Ça ne pouvait pas passer sans encombre… Forcément, le vent allait finir par tomber ! Ça s’est calmé en milieu de nuit, avec beaucoup de changements de voile et de réglages depuis, et un « petit » rocher de 300 mètres de long au large de l’archipel de Fernando de Noronha à éviter… Une bonne nuit blanche en somme ! Pas de grains en revanche, un ciel magnifique, mais pas de grande vitesse non plus.
Dans tout ça, je suis passé de l’autre côté de l’équateur, ça y est, je suis au nord ! D’habitude, l’équateur ne me procure jamais trop d’émotions, mais cette fois, il a une saveur différente. Je n’ai pas eu l’occasion de recroiser ma trace pour boucler la boucle sur ce tour du monde, alors l’équateur marque un peu ce passage symbolique : je n’ai pas encore fini le Vendée Globe, mais dans ma tête, j’ai fait mon troisième tour du monde. C’est donc avec beaucoup d’émotion que j’attaque cette dernière partie de la course. Et je réalise que c’est déjà bientôt la fin…
J’ai envie de profiter à fond de chaque minute. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je ne veux avoir aucun regret ! Je commence à fatiguer, par contre. J’ai enchaîné une semaine avec très peu de sommeil, et la dette va être dure à rembourser !
Physiquement, ça va. J’ai bientôt les bras de Guirec, mais j’ai les jambes de mon fils d’un an. Autant sur mes précédents bateaux, j’avais de l’espace pour bouger, pour marcher un peu. Mais avec celui-ci, j’ai pris tarif au niveau des jambes. J’ai hâte de reprendre le vélo en rentrant !
Ça peut sembler drôle, mais j’en rêve parfois. Je me vois rouler sur un super vélo (c’est donc bien un rêve !), à travers les montagnes… Si quelqu’un bosse pour une marque de vélo, je suis dispo pour d’un partenariat. Pareil pour un resto qui fait des bon petits plats de grand-mère, ou une marque de matelas qui aurait besoin d’un testeur… Peut-être même un barbier !
Blague à part, ce dont j’ai le plus envie, c’est de retrouver mes proches et de fêter tout ça !
Photo © Jean-Louis Carli / Aléa