C’est toujours quand tu te dis « Vas-y pousse à fond toute la journée, tu feras une sieste ce soir, ça va le faire !!! », que non ! Non Alan, tu le savais pourtant que tu t’approchais du Pot-au-Noir, non ? Oui, mais je voulais tellement tirer dans le bateau que j’ai tiré fort pendant la nuit aussi… Et je n’ai pas réussi à me reposer plus d’une heure en cumulé. Mais ça y est, j’y suis, je suis dedans !
C’est étonnant, c’est arrivé d’un coup : un grain et depuis, c’est l’apocalypse autour du bateau ! C’est très instable, le vent passe de 3 à 30 noeuds donc je suis constamment aux réglages pour aller vite dans mes transitons. Ça fait drôle d’être de retour, je ne suis plus qu’à quelques milles de l’équateur maintenant.
Je suis hyper content d’avoir si bien avancé depuis 24 heures, je suis drôlement bien revenu sur la flotte, mais ils ont quand même une certaine avance qui peut soit me coûter cher, soit me permettre de passer plus facilement qu’eux.
Je suis légèrement décalé dans l’Est, je ne voulais pas foncer sur eux et m’arrêter à leurs côtés, mais bon, les options dans le Pot, c’est un peu la roulette russe ! Je vois que Jean semble avoir une trajectoire similaire, je me dis que je ne dois pas trop me planter.
Sinon tout va bien à bord, malgré la fatigue niveau bonhomme et bateau. Je suis à la recherche de deux bruits que je ne connaissais pas encore, le genre de bruit qui t’empêche de dormir, le truc qui tourne en boucle dans ta tête. Celui qui, quand tu essaye de l’oublier, te fait une piqûre de rappel : « Hey je suis là copain, et je vais te pourrir la vie jusqu’à la fin ! »
Il faut garder les ondes positives et satisfaire sa bonne étoile là-haut, qui va me faire passer ce Pot en un rien de temps, hein ?
Photo © Jean-Louis Carli / Aléa