Canarias ! Ça y est, on est dans l’ouest des Canaries et c’est une bonne chose. Au classement ça remonte et c’est, aussi, une bonne chose.
Ma position n’est pas parfaite, mais elle n’est pas si mal non plus, un peu plus à l’est des autres. C’est assez serré finalement, c’est super intéressant et j’ai Giancarlo et Clarisse en carottes juste devant ! Par contre, les fichiers météo sont complètement perdus pour la suite, il va falloir compter sur un petit peu de réussite !
On a encore du vent pour avancer même si c’est terriblement instable. La mer est encore formée, ça tape et ça plante en même temps, ce n’est vraiment pas très agréable à bord. Parfois le bateau est à 8 noeuds, le vent monte et tu es à 32 noeuds. À chaque fois que tu veux changer de voile, le vent remonte et refuse, c’est cata ! Tu roules ta voile, tu te prépares à dérouler la plus grande et là, hop, le vent monte ! Il faut sans arrêt être sur les réglages. C’est assez dur pour les nerfs car tu n’as pas une seconde pour toi. Dès que ça se calmera, j’irai faire un tour de la structure du bateau, voir s’il n’y a pas de bobo.
J’ai hâte de la première douche aussi, et de sortir prendre l’air un coup. Jusqu’ici, je suis sorti pour faire quelques contrôles rapides, mais je n’ai pas vraiment profité de l’air frais. Ça ne fera pas de mal au bateau non plus de l’aérer un coup !
Ça devrait se calmer dans un peu moins de 100 miles. Normalement. Je dis bien normalement, car je n’avais encore jamais connu cette situation dans l’Atlantique. Jamais vu une telle dépression qui bloque les alizés et qui est statique pendant aussi longtemps. Jamais vu non plus un vent aussi actif dans le sud de celle ci… Comme quoi il faut une première à tout, c’est pour ça qu’on retourne sur le Vendée Globe : parce que ce n’est jamais la même histoire !