J’ai l’impression que ma fille a joué avec l’interrupteur du vent toute la nuit. Jour-nuit-jour-nuit… Vent-pas de vent ! Du on/off tout le temps, entre 10 noeuds et 30 noeuds. Je me suis fait plusieurs départ au tas bien comme il faut, mais pas de bobo.
Cette nuit, ça a été assez magique malgré le classement pas terrible en ce moment. Je suis bord à bord avec Damien Seguin depuis des heures. On a échangé à la VHF c’était vraiment cool. Ensuite, j’ai de nouveau doublé Cali, à se croiser comme en régate, c’était vraiment débile ! Ne pas faire ça si vous n’êtes pas complètement fêlé : sous un espèce de grain, dans 30 noeuds, je venais de changer de voile et lui pas encore. Il devait aller plein vent arrière pour ne pas tout casser et on faisait route de collision. Malgré les règles maritimes, on n’est pas là pour se rentrer dedans, alors je suis passé à 25 noeuds, 30 mètres derrière lui, c’était assez magique !
Et au lever du jour, voilà que Madère se laissait découvrir sous son gros nuage. Cette île me fait rêver, je n’y ai jamais mis les pieds mais ce petit caillou aussi haut et vert donne envie d’aller y manger des pasteis de nata. Mais ce ne sera pas pour tout de suite !
Ici on ne lâche rien, je suis sur tous les réglages, j’essaye de pousser ma machine et de remonter petit à petit. Je suis déjà bien content d’être sorti de la côte européenne sans encombre. J’ai toutes mes voiles intactes et un bateau à 100%.
Je vais tenter de me reposer un peu aussi, dès que possible, pour reprendre de l’énergie. Si j’y arrive, je pense même me faire un plat de pâtes ce soir !
Photo © Jean-Louis Carli / Aléa