Ça y est, on entre dans le vif du sujet ! Ces derniers jours on été assez reposants, sur un long bord avec quasiment la même configuration de voiles. Ce qui était très agréable. Mais là, on va entrer dans une autre histoire !
Un passage de front pour commencer, suivi d’une grosse dépression qui va nous pousser sur un bon bout de chemin. Vent fort prévu, très fort même, j’espère que la houle du Pacifique sera plus douce que celle de l’indien !
Maintenant que j’ai enfin retrouvé mon petit groupe, on va tous se mettre de nouveau en mode survie pour les 3 prochains jours. Je n’ai pas forcément besoin d’aller super vite, juste de tenir 17-18 noeuds de moyenne ce serait parfait. Dans ce genre de conditions, c’est difficile d’aller très vite avec le bateau qui force et plante beaucoup dans les vagues. Quand il plante, ce n’est pas grave en soi, c’est que ça se termine souvent par un départ au tas ou à l’abattée ! Et l’un comme l’autre sont synonymes de casse de matériel car le vent apparent forcit d’un seul coup. Je vous explique : quand un bateau va à 20 noeuds dans 40 noeuds de vent, on a en gros 20 noeuds de vent apparent. Mais quand il s’arrête dans la vague, on retrouve nos 40 noeuds de vent apparent ! C’est à ce moment-là que les voiles passent d’un côté à l’autre et claquent, un vrai film d’horreur.
Pour le moment, je n’ai pas beaucoup de vent, même si 25 noeuds dans une mer croisée ce n’est déjà pas très agréable. J’essaye de trouver le curseur, ça n’avance pas mal, j’arrive à faire des moyennes de 19 noeuds environ. Par contre, quand il me faudra aller empanner dans le passage de front, dans 50 noeuds en rafales annoncés, ça ne va pas être drôle ! L’objectif sera de ne pas casser de matos pour ne pas être ralenti et rester dans le groupe.
J’avoue avoir hâte de sortir de tout ça… Je ne gardais pas du tout ce souvenir du grand Sud. La mer était belle et les systèmes moins forts. En discutant avec d’autres skippers, on est tous d’accord là-dessus !