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Vendée Globe : Message du bord - Jour 39

3 jours

Tout va bien à bord, ça se calme un peu. Nous avons toujours entre 5 et 8 nœuds de vent de plus que prévu par la météo, ce qui complique le choix des voiles. La mer s'est un peu lissée, ce qui permet au bateau d'accélérer correctement. Depuis 8 à 10 heures, j'arrive à faire voler le bateau de manière assez stable, et ça accélère ! Ça fait vraiment du bien de retrouver des vitesses dignes d’un bateau à foils. J’ai l’impression que ça n’était pas arrivé depuis l’entrée dans les mers du Sud. 

Dans le groupe, on le sent bien : les vitesses ont monté d’un cran. On lâche les chevaux, on se fait plaisir, et ça déroule ! Il nous reste encore environ 24 heures dans ces conditions, avec 20 à 25 nœuds de vent de travers, avant d’arriver au sud de la Tasmanie. Là-bas, une zone de transition nous attend, qui s’annonce un peu longue. Les modèles météo ne sont pas encore en phase, donc il va falloir rester opportuniste.

J’ai quelques bricolages à faire à bord, que je pourrai gérer dans la molle. D’abord, un tour global de la structure, car le bateau a pris cher cette nuit. J’ai toujours un problème avec la pompe de foil qui fuit, cette fois par un autre piston. Je vais essayer de bricoler un peu, mais si ça ne marche pas, tant pis.

J’ai aussi la latte de ma corne de grand-voile, tout en haut, qui est cassée depuis un moment. Toute la partie supérieure de la voile ne tient pas, donc il va falloir l’affaler pour réparer. Pour l’instant, je n’ai pas trouvé le bon moment : ça prend du temps et de la vitesse, et je ne veux pas perdre un mille sur mes concurrents. Dès que ça mollira, je m’en occuperai.

Le moral est bon. Isabelle s’est un peu échappée cette nuit dans le vent fort, elle a réussi à accélérer là où je n’y suis pas parvenu. Mais je vais revenir ! C’est un jeu de « yo-yo » entre nous depuis plusieurs jours, ça se joue à 50 ou 60 milles. Avec Giancarlo aussi, ça reste très serré. On est dans un groupe où chacun pousse l’autre vers le haut : dès qu’un accélère, tout le monde suit. C’est intense ! Même si on s’attend tous à tomber dans la molle d’ici 48 heures, on reste au coude à coude, prêts à jouer chaque opportunité !

© Vincent Curutchet



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