35 noeuds, 6 mètres de mer croisée : une nuit absolument exceptionnelle ! Non, c’était affreux ! J’ai passé la nuit à rouler et à dérouler mes 3 voiles d’avant pour au final rester sous une configuration hybride qui me permet d’avancer à une moyenne de 18 noeuds.
Autant j’ai réussi à tenir Isabelle, mais jean m’a échappé et je n’ai rien pu faire. La mer me freine vraiment trop, toujours ce problème de bateau qui s’emballe en mode on/off sans pouvoir vraiment jouer l’entre-deux.
Hier, je me suis fait un départ à l’abattée. Le vent « mollissait » à 30 noeuds, je me suis dit qu’il était temps de renvoyer de la toile pour la fin du front, histoire d’avancer. Erreur de débutant ! Je le savais en plus ! 45 noeuds qui arrivent d’un coup, le bateau dans le creux de la vague… PAF !! Tout à l’envers ! La tête de mât quasiment dans l’eau. Tout semble marcher, les voiles sont ok, mais le lit, lui n’a pas aimé. Un des sacs s’est fait la malle et a traversé le bateau en arrachant le lit avec ses support. J’ai bidouillé un truc pour les prochains jours, ce n’est pas super, mais au moins je peux dormir un peu. Je ferai de la colle pour remettre le lit bien en place dès que ça se calmera un peu.
Les safrans sont toujours bruyants mais ça a l’air de tenir. J’aurais bien aimé aller faire un vrai contrôle mais là encore, c’est impossible dans les conditions actuelles. Ça devrait durer encore jusqu’en Australie, après je ne sais pas trop, c’est encore loin.
Pas d’inquiétude, je ne perds pas le moral, mais j’avoue avoir pris un petit coup là ! L’impression que ça ne s’arrêtera jamais de se faire démonter et ce n’est clairement pas fun.
Sans compter que, comme d’habitude, on n’a pas le vent prévu sur les fichiers, ni en angle ni en force, et c’est toujours très embêtant. Du coup j’enchaîne les bords tandis que devant, ils vont tout droit ! C’est un peu rageant… On n’est pas loin de faire deux fois plus de route que les autres groupes !
Ce matin, je suis exténué, j’ai un gros manque de sommeil, et j’ai un peu de mal pas à savoir où passer dans les prochains jours, pour réussir à faire du bateau et à ne pas être uniquement en mode survie à bord. J’ai l’impression d’être déjà très Nord dans ma route, je ne peux quand même pas passer au dessus de l’Australie !
Allez, j’arrête de pester et je me concentre sur les moments cool. Même si depuis hier, il n’y en a pas eu beaucoup ! Ça ira mieux demain ! On ne lâche rien ! À fond !
© Jean-Louis Carli