Alors alors, mon routage d’hier soir, que j’ai fait tourner à 88% des polaires, me faisait arriver à 5 jours tout pile. Dans la nuit du 9 au 10. Je vais sûrement avoir du retard avec la météo qui peut évoluer et à devoir sous-toiler comme ça. Mais a priori, je suis sûr d’être là le 10. 5 jours… C’est bon ça, il me reste donc un 5 jours du Léman !
Le vent dans la grosse dépression s’annonce un coup moins fort, un coup plus selon chaque fichier. Je ne sais pas du tout à quel golfe de Gascogne on va avoir droit ! Une arrivée dans la molle, ou dans la baston. Pas simple d’avoir une idée exacte. D’autant que je tourne entre 80 et 90% du potentiel du bateau.
Sans pouvoir équilibrer La Fabrique avec la quille, je ne peux pas naviguer super toilé, sinon je ne tiens pas le bateau. J’irais tellement mieux avec ma quille pendulaire ! Imaginez : là, je suis sensé être sous grand gennak ou sous spi, grand voile haute… Et je suis 1 ris et petit gennak… Mais c'est la seule manière de tenir sur cette angle. Et puis bon, je vais quand même plus vite que Cali et Stéphane, ça va.
Je suis actuellement dans des vents portants d’une vingtaine de noeuds. Ça devrait être ça jusqu'au Açores, je vais peut-être devoir passer au milieu de l’archipel avant d’attaquer un dernier bord bien moins drôle, dans 30 noeuds au près dans une mer forte.
Et il commence à y avoir pas mal de trafic dans le coin. J’ai croisé le voilier-cargo de Grain de sail. Le pauvre, dans cette mer, il se fait rouler, ça doit être horrible à bord. Je le vois à l’AIS faire de ces caps… On a discuté à la VHF ce matin, c’était cool, d’autant que le capitaine est de Lorient. Ils ramène café et cacao de République Dominicaine après un stop à New York. Le truc avance à la voile quoi, je les avais à 9 noeuds de moyenne, c'est super correct. Ils ont halluciné à bord de croiser des mecs du Vendée !
Image d'illustration © Christophe Breschi / La Fabrique