Le vent, invisible, instable, capricieux et à la fois d'une douceur chaude et humide, ou bien d’une froideur qui vous fouette la peau. Pour nous, c'est le moteur du bateau. Vent = bateau qui avance, mais attention ! Pas dans toutes les allures, non. Au près, lorsqu’il vient de face, il ne nous faut pas trop de vent. Sinon, on galère. Au portant, lorsqu’il vient de face, c'est pareil. Si on a trop de vent, on ne va pas plus vite qu’avec 20 noeuds. La voile est un sport d'emmerdeurs qui ne sont jamais contents de la météo qu’ils ont.
Et puis quand c'est bien pour l'un, ça ne l’est pas pour l'autre. Actuellement, je vais plus vite que Cali mais Stéphane va plus vite que moi. Alors je suis content de rattraper Cali, mais pas content que Stéphane me rattrape. Stéphane est super content et Cali doit être en train de péter un plomb. Tout ça dans une zone de 100 milles nautiques. Alors imaginez ce qu'on vit depuis des mois !
La météo jusqu'au 7 février est assez stable, c'est pour le final que ça se gâte. Un coup c'est du près dans 35 noeuds, un coup de la pétole, un coup du portant. Dur de donner une heure d'arrivée. Je pense que je serai là le 11 février au plus tard, au mieux le 9. Ça risque d’être un finish assez mémorable. Je pense que notre flotte va arriver assez groupée. Qui sera en tête ? Pas simple. Sur le papier, c'est Kojiro qui gagne, mais pour le reste du trio… Jaune ? Bleu ? Orange ? Ça va être la guerre. Je rêve de finir devant ces deux-là. Mais ce ne sera pas si facile que ça à réaliser !
Alors chut, vous ne connaîtrez pas ma stratégie ! J’ai envie de jouer, car c'est un jeu. Je ne suis généralement pas mauvais perdant, mais j'adore les défis et là, j'en ai un de taille : arriver avant de ne plus avoir de café. Il me reste un sachet de 250 grammes, autant dire que ça va être très sport… Je veux bien faire un régime, ne plus manger de sucrerie ou d'apéro. Mais le café, c'est sacré !
Image d'illustration © Pierre Bouras / La Fabrique