Dur de réaliser ce matin que cette nuit cauchemardesque est enfin derrière ! Des passages comme celui-ci, j'en ai déjà vécu 50, mais là ce n’était pas le vent le souci. C’était la mer.... la MORUE ! Tu as la bascule de vent, tu vires, tu te retrouves dans 30 noeuds de vent, tu vas très vite et là tu as 4 mètres de vagues en face de toi. J’ai décollé d’un mètre dans le bateau, véridique.
Ça commence à aller mieux, je pense que ce soir tout sera redevenu « à la normale ». Enfin, avant de se prendre un nouveau coup de tabac dans trois jours… À croire que la nature ne veut pas nous laisser faire ce tour du monde ! Sauf que celle-ci de tempête, elle porte un nom. Thêta, elle s’appelle. Généralement, les dépressions ayant un nom sont des "pseudo cyclones", des tempêtes tropicales. Il va falloir être bon et bien se préparer car on parle toujours de ce fameux grand Sud, mais l'Atlantique est parfois bien pire encore.
J'ai quand même réussi à me faire des oeufs brouillés ce matin, malgré l'inconfort de la mer. J’avais besoin d'un petit remontant pour affronter cette belle journée.
À ma grande surprise, j'ai croisé Charal à l'AIS. J’ai cru comprendre qu'il avait des soucis de safran. J'espère qu'il va pouvoir s'en sortir, car réparer dans cette mer, ce n’est pas simple.*
* Jérémie Beyou, skipper de Charal a finalement décidé de faire route retour vers les Sables d’Olonne afin que son équipe puisse réparer des dégâts jugés trop importants pour être gérés en mer.
Image d'illustration © Christophe Breschi / La Fabrique