Pour sa deuxième course en IMOCA, Simon Koster, co-skipper d'Alan Roura pour toute la saison 2023, tire un bilan positif quant aux performances du bateau au portant et au fonctionnement du binôme à bord.
« Tout a commencé dans pas mal de vent, cela faisait plusieurs jours que nous regardions les fichiers météo et franchement, ça ne donnait pas méga envie d’aller sur l’eau pour affronter les 40 noeuds de vent contre du courant fort, en double en IMOCA. Il y avait quand même pas mal d’appréhension de faire du près dans du vent fort, dans un couloir pas très large. Mais ça s’est plutôt bien passé, on a fait un départ moyen mais finalement, pas mal de monde était en retard sur la ligne. On reste prudents car les départs de Rolex sont toujours tendus, avec beaucoup de bateaux.
Plus on avançait, plus on touchait du vent. On a décidé à la sortie du Solent de « prendre à droite » et de rester à la côte pour sortir du courant, avoir moins de mer et moins de petits virements à faire. On a ensuite opté pour une option plus Sud que les autres concurrents, on a cherché à avoir un bord un peu plus libre avec une bonne bascule de vent. Ça n’a pas si mal marché puisqu’on a retrouvé nos concurrents de sortie de Solent lorsqu’on les a recroisés à Start Point.
C’était encore très musclé, on a fini avec une voilure très réduite dans des conditions qu’on ne voit pas tous les jours. On a eu un peu de mal à faire avancer le bateau, une fois qu’on a pu relancer des ris ça allait mieux, mais ça reste du près et ce n’est définitivement pas l’allure de prédilection de notre bateau. Alors on essaye de sauver les meubles comme on peut, comme à chaque fois.
On était contents de pouvoir débrider un peu au niveau de Land’s End, pour remonter en mer d’Irlande. C’est là où le jeu a vraiment commencé pour nous, où on s’est retrouvés à armes égales avec les autres foilers et avec un avantage sur les bateaux à dérives. On a pu remonter un peu, avant de passer le Fastnet dans de la molle, avec la crainte que la phase de vent nous soit passée devant et qu’on n’arrive pas à la rattraper. Mais on a réussi à retoucher le vent et à mettre les gaz sur toute la redescende. Ça marchait bien, c’était sympa. On a creusé un petit trou sur ceux qu’on avait doublés en mer d’Irlande et on est arrivés sur Cherbourg avec très peu de retard sur les bateaux de devant. Dommage de ne pas avoir eu plus de temps pour essayer de les rattraper !
On s’est encore bien arrachés au final, on n’a pas beaucoup dormi, avec une grosse consommation de café et de chocolat ! C’était sympa d’être un peu mois seuls dans notre coin que sur la course précédente. L’expérience reste constructive, on commence à être bien rodés avec Alan, à avoir nos automatismes dans les manoeuvres et dans notre façon de voir les choses. C’est chouette de voir que ça commence à payer de passer du temps ensemble sur l’eau. Vivement les courses océaniques, avec on l’espère plus de portant que de près ! »
Photo © Théo Reynal