Du portant, du portant! C’est ça qu’on aime. Le vent est instable, entre 17 et 30 noeuds en rafale, je suis sous petit gennak et je joue avec les ris dans la grand voile. L’ambiance à bord est au top, je me supporte encore. J’arrive à garder mon calme quand le bateau galère ou quand je galère à le faire avancer, je cherche, je teste… Bref, on s’entend bien tous les deux.
C’est la première nuit où j’arrive à enchaîner de vraies phases de repos. Nouveau dicton de marin : quand ton bras sent la bave, c’est que ton sommeil a été réparateur ! Si ça pouvait ne sentir que la bave à bord d’ailleurs… Je suis enfermé dedans en mode sous-marin, heureusement qu’il commence à faire un peu plus frais !
Cette nuit j’ai réussi à faire un gros départ au tas, le truc que tu fais en dériveur, sauf qu’en dériveur tu choques et le bateau revient sur sa route. Là, c’est 5 minutes de bataille pour essayer de le remettre à plat, sans nz rien casser.
Pour ce qui est de notre bonne vieille météo, la situation n’a pas beaucoup changé ces derniers jours pour la suite de notre parcours. On va prendre un petit tarif, ou deux, histoire de se rappeler comment on prend le 3e ris et puis hop, ça va passer tout seul !
C’est ce que je me dis pour me rassurer mais en hiver on a toujours un petit doute sur la force de ces dépressions, surtout que la route me fait passer pile entre deux. Un peu comme un surfeur qui attend la vague : il est sur l’eau et choisit celle qui va le ramener à la plage. Et bien là c’est pareil, sauf qu’on va éviter la plage et viser le port !
Photo © Alan Roura / Hublot