Début 2016, Alan Roura officialisait son inscription au Vendée Globe en tant que bizuth, seul Suisse et plus jeune concurrent de toute l’histoire de la course, au profil assumé d’aventurier des mers. Quatre ans plus tard, le jeune navigateur revient aux Sables d’Olonne avec une nouvelle stature et des ambitions clairement revues à la hausse.
Il était passé de « Bébé » du Vendée Globe au départ, à « MacGyver » confirmé à l’arrivée. En 2016, c’est par sa sa fraicheur et sa bonhomie qu’Alan Roura s’était révélé aux yeux du grand public et des médias, mais également à ceux des autres acteurs du milieu de la course au large. « Chouchou » de la flotte, il prenait le départ à 23 ans, avec un mini-budget (moins de 400’000 CHF), une préparation express (11 mois) et un bateau presque aussi vieux que lui (Superbigou, dessiné en 2000), sans jamais véritablement inquiéter sur le plan sportif. Aventurier, certes, mais à l’âme de compétiteur grandissante, il avait pourtant surpris, en bouclant son premier tour du monde en 12ème position et un peu plus de 105 jours de mer, au contact de concurrents aux voiliers beaucoup plus récents. En 2020, la neuvième édition du Vendée Globe sera bien différente pour le skipper de La Fabrique. Grâce au soutien de partenaires fidèles et à l’implication d’une équipe dévouée, le Genevois de désormais 27 ans aborde en effet sa deuxième participation avec un tout nouveau statut.
Car cette fois, c’est depuis 2017 que le jeune navigateur construit son prochain Vendée Globe. Avec un team étoffé, un bateau plus récent, un budget plus conséquent et un projet forcément plus solide. Grâce au réengagement de La Fabrique, Swisspro et Prodis, puis à l’arrivée de Pemsa, MM Packaging et Emmi Group, ainsi qu’au concours d’un important club de partenaires, le navigateur a en effet pu bénéficier d’une préparation sur le long terme, étalée sur quatre saisons et avec plusieurs courses à la barre de son nouvel IMOCA. Un 60 pieds mis à l’eau en 2007, que le skipper aura par ailleurs amélioré et modifié, mettant à profit le temps passé à son bord pour en faire la machine la plus compétitive possible. C’est donc un Alan Roura affuté et expérimenté qui s’alignera, cette fois, sur la ligne de départ de son deuxième tour du monde en solitaire.
Et c’est bien là toute la particularité de la seconde participation d’Alan au Vendée Globe : de nouveau benjamin de l’épreuve du haut de ses 27 ans, il ne sera, cette année, pas débutant pour autant. Outre ses 7 transatlantiques* à bord de La Fabrique, deuxième génération, lui permettant de maîtriser entièrement sa monture et de la pousser au maximum de ses performances, Alan Roura pourra également s’appuyer sur son tour du monde de 2016. Benjamin mais pas bizuth, donc, en termes de gestion humaine et technique. Là, est son atout majeur : « Je n’ai toujours pas le bateau le plus rapide mais je mène le mien à 100% et je sais ce qu’est de naviguer seul pendant plusieurs mois, je connais les mers du Sud… Le Vendée Globe est un marathon, je peux tirer mon épingle du jeu sur la distance. » C’est d’ailleurs un objectif de durée plutôt qu’un classement qu’a préféré se fixer le Genevois, lorsqu’on lui parle de ses ambitions sportives. « Le nombre de concurrents est tellement important et le potentiel des 8 bateaux neufs encore fragile, qu’il est compliqué de se projeter sur une place, confirme-t-il. Je préfère viser 80 jours, pour la symbolique, mais aussi parce que le bateau et moi en sommes capables. » En 2017, 80 jours était le temps de course des concurrents ayant terminé aux 4ème, 5ème et 6ème places… Depuis l’été 2019, Alan est nouveau détenteur du record de l’Atlantique nord. De quoi booster sa confiance et ne présager que du bon pour l’arrivée en 2021 ? « Sur le papier, une douzaine de bateaux devrait terminer devant moi, tient-il à rappeler. Mais avec les aléas d’un Vendée Globe, je peux très bien créer de nouveau la surprise. Il y a quatre ans, jamais personne n’aurait parié sur le fait que je finisse douzième… et en même temps, je peux très bien finir à une moins bonne place, tout en réalisant une meilleure course. Ce que je veux, c’est faire mieux qu’il y a quatre ans et, en 80 jours, le classement suivra forcément ! » Si Alan a bien grandi, ses ambitions aussi : le jeune aventurier est définitivement bien loin !
10 mai : The Transat CICTransatlantique en solitaire entre Brest (FRANCE) et Charleston (USA)
16 juin : New York - VendéeTransatlantique en solitaire entre New York (USA) et Les Sables d’Olonne (FRANCE)
Du 9 au 13 septembre : Défi Azimut (Lorient, FRANCE)Runs de vitesse en équipage Parcours long en solitaireTentative de record autour de l’île de Groix en équipage
8 novembre : Vendée Globe (Sables d’Olonne, FRANCE)Tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance
16 mars : Solo Maître CoQ (Sables d’Olonne, FRANCE)Deux journées de manches - Un parcours long de 350 milles
2 avril : Solo & Duo Guy Cotten (Concarneau, FRANCE)Parcours de 380 milles - En double avec Gwénolé Gahinet
*6 en courses : Transat Jacques Vabre 2017 - Route du Rhum 2018 - Record de l’Atlantique nord 2019 - Transat Jacques Vabre 2019 - The Transat 2020 - New-York Vendée 2020 > SI LE PROGRAMME 2020 RESTE INCHANGÉUne en convoyage : retour de la Route du Rhum 2018
⚠️ En raison de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, le calendrier IMOCA pour la saison 2020 pourrait être soumis à certaines modifications. D’avantage d’informations seront communiquées d’ici la fin du mois de mars.
Photo © Christophe Breschi