Compte-tenu des conditions météorologiques très difficiles annoncées, Alan Roura et la flotte des IMOCA engagés sur la Vendée Arctique ne feront finalement pas le tour de l’Islande. Un nouveau parcours de 3 300 miles est ainsi redessiné entre les Sables d’Olonne, la marque au sud-est de l’île et le waypoint nord atlantique, décalé 124 milles à l’ouest.
C’est désormais officiel : après concertation entre la direction de course et leur consultant Christian Dumard, pour étude approfondie de la situation météorologique actuelle, il est finalement trop risqué d’envoyer les 24 skippers encore en mer faire le tour de l’Islande. Une dépression très active rôde en effet au nord-est de l’île, avec vents violent de face et mer bien formée. « Nous savions que cette décision pouvait être prise, explique Francis Le Goff, directeur de l’épreuve. C’est pour cette raison que nous avions installé une porte à l’est de l’Islande. Depuis hier, et particulièrement ce matin, les modèles météo ne cessent de s’aggraver avec une dépression très active sur l’Islande. Dans la partie nord-est de l’île, il y aura des vents moyens de 40 nœuds et vraisemblablement des rafales à plus de 50 nœuds, sur une mer formée et croisée. Par ailleurs, il n’y a pas vraiment d’échappatoire sur zone, pas comme en pleine mer par exemple. Il serait très délicat et dangereux de faire passer les bateaux à cet endroit. Concrètement, les marins franchiront la porte à l’est de l’Islande et se dirigeront directement vers le waypoint nord atlantique que nous avons décalé de 124 milles vers l’ouest. Le parcours aura une longueur de 3 300 milles. En repartant vers le sud, les concurrents affronteront quand même des conditions difficiles mais ils seront au portant et auront davantage de place pour choisir une route plus sécuritaire. »
Une décision que salue Alan qui, ce matin encore, regardait avec appréhension les conditions attendant la flotte. « Les fichiers ne sont pas super calés en termes de timing, mais ce qui semble être sûr c’est qu’on va se prendre une bonne cartouche au près... une vraie cartouche !!! » écrivait-il, soucieux de ne pas aller « casser du bateau ». Partisan d’une option ouest à l’extrême depuis le départ de la course, dimanche dernier, et victime de plusieurs petits soucis techniques ayant freiné sa progression dès la première nuit, le skipper suisse a longtemps serré les dents. Classé bon dernier à l’occasion de plusieurs classements en raison de ce décalage, éloigné du repère de pointage, Alan n’a pourtant jamais douté de son choix. Une option radicale qui aura finalement permis à Hublot de retoucher des vents portants ce jeudi matin, avant le groupe situé à l’est, et ainsi de recoller au groupe de tête. 23ème mercredi soir, Alan était 13ème ce matin. Une belle remontée, signe d’une bonne prise en main de sa nouvelle monture de la part du benjamin de la course et d’un mental à toute épreuve. La suite de la course s’annonce palpitante !
© Jean-Louis Carli / Aléa / #VALS2022