À peine arrivé à Lorient avec son nouveau bateau qu’Alan Roura est déjà reparti ! Pas le temps de savourer : rendez-vous médias et partenaires sont en effet à l’ordre du jour du navigateur suisse, dont la mission principale est désormais de boucler son budget. Entretien.
Alan, tu as donné peu de nouvelles après l’annonce retentissante de l’achat du dernier IMOCA Hugo Boss, et voilà que tu crées quelque peu la surprise en l’amarrant, vendredi soir, à son nouveau port d’attache de la Base sous-marine de Lorient…
C’est vrai que nous avons fait profil bas durant les semaines qui ont suivi la grande annonce, nous avons profité de la Transat Jacques Vabre pour avancer de notre côté, sans que les projecteurs ne soient braqués sur nous. Alex Thomson et son équipe avaient de dernières navigations partenaires à honorer avec le bateau, avant de nous en céder la barre. C’est pourquoi nous sommes allés les rejoindre dans le Sud de la France, pour effectuer les derniers contrôles de structures avant d’entamer la phase de passation avec Alex.
Comment se sont déroulées les première navigations ?
J’avais déjà participé à un petit convoyage entre le Portugal et l’Espagne en octobre, j’ai donc rapidement retrouvé mes marques et continué à m’imprégner de cette nouvelle monture. Après quelques tours dans la baie, nous avons rapidement pris la direction de la Bretagne, car les conditions nous prédisaient un long voyage…
Quel bilan tires-tu de cette expérience ?
C’était incroyable, ça tartine pas mal ! Le bateau est extrêmement puissant et je suis impressionné par le confort de la navigation en cockpit fermé. C’est plutôt agréable de boire son café, au sec, à plus de 30 noeuds (rires). Mais je reste aussi un peu frustré car nous avons eu énormément de près, l’allure la moins confortable. J’ai donc hâte de retourner en mer dans des conditions plus favorables, afin qu’Alex me montre encore comment exploiter pleinement ce que « la bête » a dans le ventre !
Quel sera le programme de ces prochaines semaines ?
Le plan sera de naviguer, naviguer et naviguer, avant une mise en chantier plus tard dans l’hiver. J’ai la volonté de tirer le maximum de ces premiers instants à bord, de m’enrichir tout de suite des enseignements d’Alex et de bénéficier de l’expérience d’autres partenaires d’entraînements. Pour gagner du temps dans ma quête de connaissance de ce nouveau support, et donc en performance. C’est sur l’eau que tout ça se passe. Je vais également devoir étoffer mon équipe, une phase de recrutement ne va pas tarder. Mais dans l’immédiat, je me consacre à plusieurs rendez-vous importants pour finaliser de derniers partenariats.
Tu dois donc encore boucler ton budget ?
Je dois le compléter, oui. Nous avons pu acquérir ce magnifique bateau grâce à l’investissement d’un mécène, qui me soutient depuis de nombreuses années, et à l’engagement d’un nouveau partenaire titre - dont on ne communiquera le nom qu’en début d’année prochaine - qui assumera la majorité de mon budget de fonctionnement. Mais il me reste encore quelques fonds à trouver. Donc d’ici là, l’objectif est d’attribuer les dernières places de partenaires secondaires, à des entreprises désirant associer leur nom à ce beau projet et bénéficier d’une communication à grande échelle. Une fois le budget bouclé, je pourrai me concentrer entièrement sur l’aspect sportif, cap sur la saison 2022.
À quelles courses du calendrier IMOCA comptes-tu participer ?
L’idée est de toutes les faire. Si je veux aborder la Route du Rhum de façon la plus compétitive possible, je dois passer du temps en mer et me confronter autant que possible au reste de la flotte. Je prendrai donc le départ de la Bermudes 1000 Race dès le mois de mai, avant d’enchaîner sur la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne en juin. Je participerai ensuite au Défi Azimut en septembre puis viendra l’heure de la course majeure de l’année : la mythique Route du Rhum, que j’espère bien aborder en tant que favori !
Photo © Cédric Vincent