S’il existe un dicton disant qu’en voile, « l’essentiel est de partir devant et de conserver l’écart », Alan semble avoir retenu la leçon. Quatrième de sa catégorie depuis ce lundi matin, à plus de 14 noeuds de moyenne sur les premières 24 heures de course, le skipper de La Fabrique réalise un début de Route du Rhum incroyable. Mais attention aux prochaines heures, qui réservent deux belles dépressions automnales à l’ensemble de la flotte.
Nombreux sont ceux à saluer ces premières heures de course. Marc Guillemot, trois participations à la Route du Rhum et deux au Vendée Globe à son actif, déclarait ainsi ,ce lundi, dans son analyse pour la classe IMOCA : « Je vois aussi qu’Alan Roura réalise un superbe début de course. Cela fait plaisir de voir qu’avec des bateaux plus anciens, les marins déterminés et volontaires peuvent tenir la dragée haute aux meilleurs dans des conditions musclées. » Jacques Guyader, journaliste spécialiste de voile y allait quant à lui de son tweet : « Quel début de course Alan Roura ! 4e en parvenant à tenir le rythme avec son vieil IMOCA 60 (ex/Britair) auquel il a rajouté des foils. Chapeau ! »
Quel début de course @AlanRoura ! 4e en parvenant à tenir le rythme avec son vieil @IMOCA60 (ex/britair) auquel il a rajouté des foils . Chapeau 🎩 ! @routedurhum— Jacques GUYADER (@JacquesGuyader) 5 novembre 2018
Pas de quoi cependant monter à la tête du jeune Suisse, qui sait qu’il doit se préparer à de prochaines heures difficiles. Ce lundi matin, le skipper de La Fabrique gardait en effet la tête froide : « La nuit fut assez bonne, avec une belle remontée au petit matin dans 40/45 noeuds et une mer déjà grosse. J’ai essayé de dormir un maximum, je suis à fond ! » À fond, pour prendre de l’avance sur deux dépressions attendues dans le golfe de Gascogne. La première dès cette nuit, s’annonce déjà difficile avec une trentaine de nœuds de vent et 3 à 4 mètres de creux. La seconde, qui devrait frapper dans la journée de mardi sera quant à elle tout simplement monstrueuse, dans des vents de nord-ouest de 40 nœuds, rafales à 55, et une houle de 6 à 10 mètres. Heureux mais prudent, Alan sait que la Route est encore longue et que certains adversaires n’ont pas encore dit leur dernier mot. Mais il y a fort à parier que lui non plus !
Image d'illustration © Christophe Breschi / La Fabrique Sailing Team