C’est un Alan particulièrement ému qui est intervenu, ce midi, en direct du Vendée Live, soutenu par son compatriote Dominique Wavre ainsi que par l’équipe éditoriale du Vendée Globe.
« C’est dur, trois jours de zone sans vent là, Cali a réussi à partir avant moi, forcément je suis assez déçu mais j’essaye d’avancer au mieux. C’est une situation assez délicate pour moi, j’ai du monde derrière qui a envie de me remonter, avec des bateaux encore à 100%, donc il faut tenir mentalement, j’essaye de naviguer au mieux. Le vent est très instable, c’est à s’arracher les cheveux, mais je vais essayer de ne pas lâcher Cali jusqu’au bout. Ça va être ma target, j’espère le tenir. »
Dominique Wavre : Ne t’en fais pas, le vent va revenir !
« J’espère que ça arrivera avant Arnaud surtout ! (Rires) »
Fred Pelatan : Tes problèmes de quille ont joué dans le scénario de ton Vendée Globe, as-tu appris à négocier ta problématique sur La Fabrique et comment fais-tu ?
« Je navigue complètement différemment, c’est un autre genre de navigation : bateau couché constamment, très gîté, peu puissant, sous-toilé… Depuis des jours, un mois bientôt, puisque ça fait depuis le sud de la Nouvelle-Zélande que je galère avec cette histoire de quille dans l’axe. J’ai un tout petit peu d’angle, là j’ai réussi à quiller un petit peu, j’espère que tout ça va tenir jusqu’à l’arrivée. Je ne suis pas quillé à 40° comme les autres hein, c’est 15-20° maximum, ça reste très, très faible. C’est dur parce que j’ai l’impression de me battre un peu dans le vide, d’avoir mon lot de malchance depuis le départ. Mais je ne lâche rien, j’ai envie de terminer cette course coûte que coûte.
Pour tout vous avouer j’ai passé la matinée à pleurer parce que c’est dur, parce que j’en ai gros sur la patate, je ne vais pas lâcher cette course… (Sa voix se serre). Ça remonte encore, il y a des restes… J’ai appris à naviguer différemment, à connaître mon bateau différemment, il va falloir tenir jusqu’au bout et essayer de maintenir un classement correct. Ça va être le plus dur. »
Fred Pelatan : C’est dur mais sache que tu es attendu aux Sables, on t’attend ! En attendant, d’ici 3-4jours tu vas passer l’équateur pour la 4ème fois sur le Vendée Globe, en comptant celui d’il y a 4 ans. Cali nous disait ce matin qu’il allait le passer pour la 17ème fois, à combien en es-tu toi ?
« Il l’a passé un peu plus que moi je pense… (Il compte) Trois Jacques Vabre… Quatre, cinq, six… Dix fois je pense. »
Fred Pelatan : À 27 ans, c’est pas mal, non ?
« C’est pas mal (Rires) »