Joint par l'organisation du Vendée Globe ce samedi matin, Alan racontait des conditions de navigation particulièrement sportives à bord de La Fabrique !
« Je navigue dans des restes de dépression, il y a encore 25 nœuds établis, la mer est très forte et le vent a tourné donc on a la mer de travers, ce n’est pas forcément très agréable car le bateau part en survitesse rapidement. Mais on avance dans la bonne direction, ça c’est cool. Et ça devrait se calmer en fin de journée si tout se passe comme prévu.
À en voir les fichiers sur les quinze prochains jours, je pourrais recoller Clarisse (Cremer) et Romain (Attanasio) au niveau du Cap Horn. Ça déprendra vraiment de la météo, un jour on fait du près, un autre du portant. Il y a quand même un petit espoir de revenir sur ceux de devant, surtout qu’ils vont avoir pas mal de près et nous on va arriver au portant. Il risque d’y avoir un deuxième départ après le Cap Horn. Ça ferait du bien au moral d’avancer dans des bonnes conditions. Je suis leader de ma flotte là, mais aller jouer avec les copains de devant ce serait sympa aussi (rires) !
Hier je me suis fait une enfournée d’un autre monde, je n’étais pas très toilé et une vague de la taille d’un immeuble est arrivée. Le bateau a planté jusqu’au cockpit. Je suis passé de 25 nœuds à 10 nœuds. Je n’avais jamais fait ça encore. Tout a valdingué dans le bateau, ça m’a permis de ranger un petit peu. À ce moment-là, j’étais dans la descente, j’ai senti mon poids partir vers l’avant du bateau et puis un frein comme si je me prenais un mur. Le bateau va bien, je continue à enfourner aujourd’hui mais un peu moins quand même.
Malgré mon jeune âge, ça pique un peu. J’ai réussi à dormir ce matin, ça fait du bien. Ce sont des bateaux qui deviennent vraiment durs dans ces conditions de mer. Ce matin j’ai changé six fois de voile d’avant car je n’arrivais pas à tenir le bateau. Donc à un moment donné, j’ai mis tout ce que j’avais devant et j’ai décidé d’avancer. Je ne suis pas très rapide car la mer est brusque, le pilote a du mal à tenir car on passe de 12 nœuds dans le creux des vagues à 30 nœuds quand on part en surf. C’est sport ! »