Chaque JEUDI de semaine impaire, jusqu’au départ du Vendée Globe 2020, (re)découvrez la vie d’ALAN AUTOUR DU MONDE. L’occasion d’apprendre à connaître davantage le skipper de 27 ans, seul Suisse au départ de l’« Everest des mers », le 8 novembre prochain.
Ce dimanche, Alan Roura prendra le départ de son deuxième Vendée Globe. À 27 ans, il sera de nouveau le benjamin de cette neuvième édition, mais cette fois, sans être bizuth. Un statut particulier que le skipper de La Fabrique comptera bien mettre à profit pour tirer son épingle du jeu… À l’heure où les nouveaux « foilers » dominent les débats sans avoir pourtant encore affronté les terribles conditions des mers du Sud, quelle performance peut bien viser le jeune Suisse, à la barre de son bateau largement éprouvé et qu’il sait mener à 100% de ses capacités ? Réponse dans quelque 80 jours !
Nouvelle saison, nouveau défi pour Alan : si son bateau est encore amélioré durant le chantier traditionnel d'hiver, le navigateur suisse a besoin d’un nouveau challenge. Car si une troisième participation à la Transat Jacques Vabre l’attend en fin d'année, ce programme ne semble pas satisfaire pleinement ses envies de large. Durant l’été, il part donc à l'assaut du record de la traversée de l’Atlantique nord, en solitaire en monocoque. Un pari osé et une discipline nouvelle pour le skipper de La Fabrique, qu’il relèvera brillamment après 7 jours et 12 heures de bataille contre le chronomètre. Une incroyable performance qui rattrapera quelque peu sa déception après une Jacques Vabre en demi-teinte. Le chantier 2020 sera le dernier avant son ultime rendez-vous…
Gros chantier pour l’IMOCA La Fabrique, auquel Alan et son équipe décident de donner une seconde jeunesse avec l’ajout de foils de dernière génération. Un projet ambitieux qui s'inscrit dans la philosophie d’Alan et de ses sponsors : grandir progressivement tout en limitant leurs coûts, comme leur empreinte environnementale. Pari gagné pour Alan qui signe une très belle saison et s’octroie une superbe revanche sur la Route du Rhum, qu’il termine 7ème à l'issue d'une bagarre sans répit à travers tout l’Atlantique. La mutation de l’aventurier en véritable régatier est décidément bel et bien en cours !
C’est grâce au soutien renouvelé de La Fabrique et de plusieurs sponsors du Vendée Globe 2016 qu’Alan repart pour une campagne, bénéficiant cette fois d’un budget pérenne et d'une préparation sur le long terme. Équipé d’un nouveau bateau, plus récent, et entouré d’une équipe plus étoffée, c’est épinglé d’un nouveau statut qu’il participe à sa deuxième Transat Jacques Vabre, sa première en IMOCA. En duo avec Frédéric Denis, il termine 9ème de sa catégorie, en retirant surtout une inestimable expérience de sa nouvelle monture. Il lui reste alors encore trois saisons complètes pour tirer le meilleur de son potentiel…
À tout juste 23 ans, Alan réussit l’exploit de s’inscrire au Vendée Globe 2016. Muni de l’IMOCA 60 de ses rêves, le Superbigou de Bernard Stamm, qu’un ami Ministe lui prête contre bons soins, il est sur le point de devenir le plus jeune participant de toute l’histoire de la course autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. La route est encore longue pour le jeune marin et le parcours souvent semé d’embûches, mais à force de détermination et de solidarité et grâce à la confiance de plusieurs partenaires, c’est à la barre d’un vieux bateau remis à neuf qu’il peut fièrement s’afficher sur la ligne de départ. Au terme de 105 jours à batailler contre des bateaux beaucoup plus récents et des marins beaucoup plus aguerris, il termine en 12ème position de la plus éprouvante des courses en solitaire… et compte bien repartir pour un tour !
Piqué par le virus de la course au large, Alan décide de ne pas en rester là et pousse le rêve un peu plus loin. Suite à une rencontre sur les pontons de Douarnenez, le jeune Suisse convainc un groupe de petits sponsors de l’accompagner pour une Route du Rhum en Class 40. Après six mois d’une préparation trop rapide, il encaissera malheureusement son premier échec, contraint d’abandonner la course après 48 heures de mer et deux retours successifs au port. La leçon est rude mais Alan ne baisse pas les bras, continue de fiabiliser son bateau et, grâce au soutien de sa famille et de son entourage, parvient à boucler le budget nécessaire pour repartir sur la Transat Jacques Vabre 2015. Avec une dixième place à la clé et une nouvelle traversée de l’Atlantique à son palmarès, il se sent enfin prêt à viser son objectif ultime : le Vendée Globe…
À présent basé dans le Sud, Alan participe à toutes les course italiennes et en profite pour valider son précieux sésame : la qualification en solitaire à la Mini Transat. Un dernier chantier en Suisse, un baptême et quelques fonds récoltés plus tard, sa participation est assurée. À 20 ans, il sera donc au départ de la plus initiatique des transatlantiques, en tant que benjamin d’une édition qui restera dans les annales… Après deux semaines d’attente à Douarnenez, la faute à de violentes tempêtes sévissant dans le golfe de Gascogne et empêchant l’organisateur de donner le départ, la flotte de 84 « Ministes » finit par s’élancer, direction la Guadeloupe via une escale aux îles Canaries. La première étape sera finalement neutralisée et annulée au bout de 24 heures de course, pour un second départ donné deux semaines plus tard, depuis l’Espagne : cap direct vers les Antilles ! Alan fait partie des plus enthousiasmés par cette « Méga Mini Transat » inédite qu’il terminera en 11ème position du classement des Prototypes (18ème au classement général) !
C’est en Nouvelle-Calédonie qu’Alan annonce à ses parents qu’il souhaite se lancer un nouveau défi : participer à la Mini Transat, qui partira un an plus tard de Douarnenez, en Bretagne. Le bateau familial vendu, c’est sur un vieux Mini presque aussi vieux que lui que le jeune Suisse jette son dévolu : Navman, le numéro 284. Un bateau de la catégorie reine des Prototypes, tout de bois constitué, qui lui coûtera l’intégralité de ses maigres économies. C’est parti pour deux ans de préparation en pointe finistérienne, à retaper sa vieille coque avant d’enchaîner les courses de qualification… et les déconvenues. Un démâtage sur le Mini Fastnet et le voilà tout penaud, de retour en Suisse, pour un gros chantier de réparation,, d’optimisation et de fiabilisation dans le jardin familial. C’est un tout autre bateau et un tout autre marin qui reprendront la compétition en fin de saison, pour participer aux dernières courses du circuit en Méditerranée...
Tour à tour préparateur de yachts et équipier numéro 1 en régates à Auckland, Alan poursuit son éducation maritime. Désormais convaincu que sa carrière se fera à proximité des bateaux à voile, le jeune homme de 18 ans rentre brièvement en Europe, le temps de valider son Yacht Master (diplôme de skipper professionnel), le jour même de son anniversaire. Une reconnaissance officielle de ses compétences qui lui permettra de travailler en tant que second sur un yacht en Italie, puis d’être le skipper attitré d’une grande famille suisse sur le lac Léman. La fin du voyage en famille approche : petit marin devient un homme !
Alan et son père s’offrent une trans-Pacifique pour fêter le nouvel an 2010. En double, et sans pilote après une heure de navigation, cap sur le Venezuela, les îles ABC puis route directe vers la Colombie, avant de rejoindre Panama et d’en traverser son canal. C’est alors parti pour LA grande traversée, avec un premier arrêt à Las Perlas pour fêter les 17 ans d’Alan, un second aux îles Galapagos puis 25 jours de mer jusqu’aux Marquises. Une petite semaine passée sur place afin d’aller rendre ses hommages à Jacques Brel et voilà père et fils de retour sur l’eau, direction Tuamotu puis Tahiti. Pendant 2 mois, Alan y travaillera sur différents yachts avant d’en repartir avec son fameux tatouage derrière l’oreille droite. Bref passage par les Îles de la Société avant de passer un mois et demi aux Tonga et de s’installer pour plusieurs mois en Nouvelle-Zélande.
Nouvel arrêt en Martinique, où Alan retrouve son travail de skipper de charters, tout en consacrant son temps libre à la régate ! En solo ou en double avec les copains, le Genevois de 16 ans entretient son appétit pour la compétition. Et fait l’amer expérience de ses premières avaries… Un démâtage et un safran cassé plus tard, le voilà initié à l’art des réparations en tout genre, tout en découvrant les secrets du matelotage, du composite, de l’électronique et de la mécanique… Retour en fin d’année à Grenade, afin de préparer une traversée du Pacifique entre père et fils.
Direction Grenade pour le clan Roura où père et fils sont réquisitionnés sur une île privée. Papa à la ferblanterie pour le complexe hôtelier en construction et Alan à la Marina, où il endosse le rôle de dockmaster. Un premier travail à responsabilités pour le jeune Suisse, qui lui permet d’économiser quelques deniers. Juste de quoi s’acheter son premier bateau, le Mini 6.50 n°62, baptisé Gift, abandonné lors de la Mini Transat 1989, et venu s’échouer sur une plage grenadienne. S’entame alors un long chantier de remise en état avant de participer au maximum de régates dans l’arc antillais. L’âme d’un compétiteur est née, alimentée par la découverte du livre Du vent dans les rêves d’Ellen Mac Arthur...
Skipper occasionnel à bord de charters à la journée, Alan poursuit son apprentissage de la navigation avant de prendre part à sa première régate : la Heineken Regatta. Avec son ami Bryan, ils forment le plus jeune équipage de la course, à bord d’un… Mini 6,50 ! Un Pogo 2 flambant neuf, plus petite embarcation engagée, qui éveille chez Alan une passion pour la course. C’est décidé, il lui faut son premier voilier...
Direction le Venezuela. Alan a 13 ans et décide de mettre un terme à sa scolarisation en mer, assurée jusque là par sa mère. Ce qu’il veut, c’est travailler avec son père afin de s’offrir son premier bateau. C’est donc parti pour la construction d’un chantier naval et d’un travelift dans le Golfe de Cariaco. Moins de temps pour naviguer, mais le jeune Suisse se forme néanmoins aux différents métiers du milieu maritime. Huit mois plus tard, retour aux Trois-Îlets en Martinique, où Alan et son père décrochent un travail dans une société de Charter.
Retour en mer pour la deuxième transatlantique du jeune Alan, juste après son premier chantier maritime afin de refaire une beauté à la Ludmilla. Direction la Martinique pour les fêtes de fin d’année et cette fois, Alan a embarqué son Optimist avec lequel il navigue à la moindre occasion. Déjà, le jeune Suisse se montre perfectionniste, autodidacte… et solitaire.
Escale au bercail pour les Roura. Après la remontée de l’arc antillais jusqu’en Guadeloupe, Alan et les siens rentrent en Suisse afin de passer quelques mois dans le chalet familial. Une transatlantique retour à laquelle le petit dernier ne prendra part qu’en fin de parcours, entre les Baléares et le Sud de la France. Une parenthèse terrestre qui confirmera au jeune marin qu’il est plus heureux en mer….
Deux années ont passé, entre travail au Venezuela, croisières dans les Caraïbes et découverte de l’Amérique du Sud. Cap donc vers les îles vénézueliennes : Margarita, « la perle des Caraïbes » d'abord, Cubagua ensuite, puis les îles ABC (Aruba, Bonaire et Curaçao), îles occidentales des Petites Antilles. Puis road trip au Brésil. À 10 ans, Alan accumule déjà les milles et les aventures, tandis qu’il se passionne pour la Coupe de l’America remportée par Alinghi et perfectionne son apprentissage de l’art de la cartographie.
Première transatlantique pour le petit Alan, âgé désormais de 9 ans, l’ancre de la Ludmilla jetée à Sainte-Anne, en Martinique. La famille y restera quatre mois avant de mettre le cap sur les îles Grenadines, puis sur le Venezuela. Scolarisé à bord, Alan y apprendra également l’école de la vie au gré de plongées sous-marines avec son père, excelle en confection de bijoux en corail noir qu’il ramasse sur les plages et revend aux autres bateaux… Et s’essaye même au dessin de Mini 6.50 et d’IMOCA 60. Une vocation serait-elle née ?
C’est l’heure du grand départ pour la famille Roura ! C’est parti pour un an de voyage dans l’Atlantique, avec une première escale aux Canaries et quelques temps sur l’île de la Graciosa. Accompagné de ses parents, son frère et une de ses deux soeurs, Alan y croise la flotte de la Mini Transat, des étoiles plein les yeux, avant de poursuivre sa découverte de la vie insulaire au Cap Vert. La graine est plantée !
Alan, 2 ans et déjà apprenti marin : lassés de la vie de terriens, ses parents décident d'acheter un bateau et de vivre sur le Lac Léman, au port noir de Genève. Trois ans plus tard, ils troquent leur fidèle Almyr, Pedro à moteur, contre un voilier Longvent de 12,5 mètres : la Ludmilla. Les prémices d'une vie bercée aux clapotis de l'eau...
Photos © Famille Roura© Christophe Breschi / La Fabrique© Arnaud Pilpré / La Fabrique