Il y a comme un vent de fraîcheur qui souffle en ce début d’année chez le Hublot Sailing Team, symbolisé par la plus belle des nouvelles : la naissance, samedi 20 janvier, du deuxième enfant d’Alan Roura ! Une douce arrivée qui coïncide avec un moment bien particulier dans la vie du marin suisse, dont l’IMOCA Hublot subit actuellement un important chantier.
A l’aube de son troisième Vendée Globe, résolument heureux et tourné vers l’avenir, le skipper de 30 ans se prépare avec une farouche envie d’aller de l’avant, et faire de cette saison 2024 d’une folle densité une page blanche à remplir de la plus belle des manières : la sienne.
Il est des millésimes qu'on sait déjà faits pour devenir des crus d'exception. Pour Alan Roura, 2024 est de ceux-là, avec près de 40 000 milles marins devant l'étrave, en solitaire... Le navigateur suisse s'apprête en effet à entamer une année marquée par une série de défis majeurs à bord de son IMOCA Hublot, actuellement en pleine modification d'étrave !
Le premier enjeu pour le marin sera bien sûr de prendre la mesure de ce changement architectural, et apprendre à en maîtriser toutes les nouvelles subtilités. Pour cela, il bénéficiera de l'expérience de son équipe et de son entraîneur, ainsi que de son ancien co-skipper Simon Koster, désormais consultant performance au sein du Team. Tous accompagneront Alan Roura dès le début du printemps pour une série de navigations techniques qui s'annoncent aussi studieuses que productives.
Un apprentissage qui sera mené tambour-battant car la première course de l'année arrive très vite dans le calendrier ! Le dimanche 28 avril, l'IMOCA Hublot sera en effet sur la ligne de départ de The Transat CIC, une course au parfum de légende, remportée notamment par un certain Eric Tabarly en 1964. Une épreuve difficile aussi, puisqu'elle partira de Lorient, port d'attache du marin suisse, pour rejoindre New York, obligeant les solitaires à remonter l'Atlantique Nord et affronter de plein fouet ses terribles dépressions ! Cette première transatlantique constituera donc un challenge particulièrement relevé pour appréhender en course la "V2" de Hublot, avec la belle récompense de saluer la statue de la Liberté à l'arrivée !
Une fois l'océan traversé, il faudra... rebrousser chemin ! C'est une deuxième transatlantique en solitaire qui attend ainsi Alan Roura quelques semaines plus tard, avec un départ de la New York Vendée - Les Sables d'Olonne prévu pour le 29 mai. Ils seront alors 31 marins, soit deux fois plus que lors de l'édition précédente, à s'élancer au pied des buildings de la "Big Apple", pour une dernière confrontation grandeur nature à quelques mois du Vendée Globe. Un retour qui s'annonce express, puisque les IMOCAS seront cette fois "poussés" par les vents puissants de l'Atlantique Nord, qui leur permettront de faire parler toute leur puissance... Un avant-goût des mers du Sud qui s'annonce aussi jubilatoire qu'instructif !
Viendra alors le temps pour la Hublot Sailing Team d'un ultime chantier pour s'assurer de la pleine fiabilité de l'IMOCA après ces 7 000 milles avalés, et à l'aube, surtout, de l'"Everest des mers" qui l'attend en novembre ! Pour Alan Roura, il s'agira de rentrer progressivement dans sa bulle de concentration, bien aidé par les différents experts dont il s'entoure depuis plusieurs années, à commencer par son coach sportif et son préparateur mental. L'objectif ? « Se libérer de la pression, n'en garder que la saine émulation, et trouver la sérénité avant d'aller relever le défi pour lequel je travaille depuis quatre ans : mon troisième Vendée Globe », explique le marin suisse, déjà tellement expérimenté malgré ses seulement 30 ans au compteur.
Une maturité que le navigateur de Hublot veut mettre pleinement à profit pour savourer chaque étape de ce nouveau tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance: « Dans un projet de course au large, nous sommes dans un contre-la-montre permanent, mais malgré ce rythme fou, je ne veux pas oublier de profiter de cette chance incroyable que j'ai d'être au départ de mon troisième Vendée Globe, cette course qui m'a tant fait rêver enfant. Pour 2024, mon souhait est de partager avec toute mon équipe, mes partenaires, et toute la communauté qui me suit mon bonheur sincère d'être en mer. Oui, il y aura des difficultés, des aléas, des coups du sort. Ils font partie du jeu. Mais je veux me concentrer sur le positif, et montrer qu'un Vendée Globe est avant tout une formidable aventure humaine ! »
Arrivera alors le dimanche 10 novembre 2024, et avec lui, un scénario encore inconnu pour le skipper de Hublot et les trente-neuf autres solitaires attendus sur la ligne de départ du Vendée Globe 2024. Une seule certitude : 24 296 milles les attendent pour faire le tour de la planète, soit 44 996 kilomètres. Déterminé à hisser haut les couleurs suisses, Alan Roura s'apprête à relever ce défi ultime avec l'esprit combatif et la générosité qui, après dix ans sur le circuit IMOCA, le caractérisent plus que jamais.
Photos © Jean-Louis Carli / Aléa