Alan Roura et son IMOCA La Fabrique ont franchi la latitude de l'équateur ce vendredi 20 novembre, à 15 heures et 53 minutes, en 18ème position du Vendée Globe. Après 12 jours 1 heure et 33 minutes de course, le skipper suisse compte là 1 jour et 13 heures d'avance sur son temps de 2016... Mais accuse, en ce début de course particulièrement lent pour l'ensemble de la flotte, 1 jour et 9 heures de retard sur son objectif de tour du monde en 80 jours.
Latitude zéro. Un alignement de chiffres nuls sur les écrans du bord, qui signifient beaucoup pour les marins du Vendée Globe. Passer l’équateur est effectivement synonyme d’arrivée dans l’hémisphère sud et de glissade vers les mers australes. Une euphorie cependant mesurée à bord de La Fabrique, son skipper Alan Roura préférant se consacrer à la bonne marche de son bateau, dans un système météo de nouveau complexe et inhabituel, que de se soumettre aux traditions d’usage. À peine une goutte de rhum avalée et offerte à son bateau ainsi qu’à Neptune, patron des océans, que le jeune Suisse confiait se re-concentrer sur la course : « Je n’ai pas vraiment la tête à la fête, j’ai beaucoup perdu de terrain dans le Pot-au-noir et j'ai davantage envie de recoller à ceux de devant que de célébrer ce passage ». Le Genevois de 27 ans a en revanche profité de ce franchissement virtuel pour honorer une promesse faite à l’un de ses proches avant le départ, en larguant par dessus bord un mini-radeau de bois délivrant un message à un donneur anonyme de moelle osseuse (voir vidéo). Un équateur malgré tout lourd de sens, donc, avant d’aborder son prochain défi stratégique.
En approche des côtes brésiliennes, l’heure des choix viendra pour Alan afin de choisir la meilleure trajectoire lui permettant de contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène. Actuellement scindée en deux parties par un axe dépressionnaire qui s’étend jusqu’au milieu de l’Atlantique, une situation assez classique à cette période de l'année, cette bulle de vents faibles devrait changer de visage lorsque La Fabrique sera en approche. Il sera en effet difficile pour le voilier suisse d’attraper l’arrière de la dépression soufflant vers le Sud-Est, malheureusement peu active. « Ce n'est pas l’autoroute vers les Quarantièmes, mais plutôt une route de campagne bien cabossée qui se présente aux premiers concurrents avec une partie de la descente plein vent arrière dans des vents faibles et beaucoup de manœuvres » explique ainsi Christian Dumard, météorologue de la course. Pour le groupe de poursuivants dont fait partie Alan, la route s’annonce plus compliquée encore, avec probablement l’obligation de repartir vers le Sud en début de semaine, pour aller contourner la deuxième cellule anticyclonique située dans le Sud-Ouest. Heureusement, cette dernière devrait rapidement se déplacer vers l’Est, facilitant ainsi son contournement.
Photo © Alan Roura / La Fabrique - #VG2020