J’ai l’impression que ça fait un petit moment que je n’ai pas écrit. Ou alors c’est que le temps passe vite ? Ou lentement, je ne sais pas… Ici, quand le bateau n’arrive pas à dépasser la vague de devant, le temps est long, très long… Mais je garde la cadence !
La vie à bord est toujours aussi compliquée, le bateau va dans tous les sens et pour sortir du cockpit je suis obligé de m’arrêter pour ne pas finir avec un masque et un tuba. La routine quoi !
On a une belle dépression aux fesses là, celle-ci, elle va envoyer du bois ! J’ai tout bien préparé normalement, rien n’a été laissé au hasard sur le pont et à l’intérieur. Ça va être deux jours bien sportifs et engagés, il va falloir tenir bon !
Je sens quand même qu’il faudra que je fasse un gros contrôle du système de safrans dès que possible. C’est peut être juste un bruit qui va rester, mais ce n’est tellement pas rassurant d’avoir ce couinement permanent ! Je vais aussi devoir affaler ma grand voile quand ça se calmera un peu : j’ai la corne qui fait des plis pas très jolis, et j’aimerais faire un contrôle général des chariots. Pour le moment j’ai 30 noeuds, ça va encore, avec une mer déjà forte. Je veux vérifier que tout est nickel pour la suite du programme. C’est mon côté suisse !
Ce matin, au petit dej’, j’ai eu ma petite marmite en chocolat de l’Escalade ! On n’est pas « G’nevois » pour rien ! C’est là où tu commences à te sentir un peu seul, quand tu sais que tout le monde va se faire une bonne bouffe, une petite fondue ou soupe de légume au coin du feu. Et toi, tu va te faire ton cassoulet au confit de canard dans ton siège de veille ! Tu l’aimes ton cassoulet, mais tu sais que tu vas en baver pour le digérer. Mais bon, c’est tellement bon…
Niveau perf’, je ne suis plus très loin d’Isabelle et je me suis bien rapproché de Jean aussi, c’est cool ! Je sais que j’aurai les chevaux quand il faudra, pour l’instant, on est toujours en mode survie, avec celui qui casse le moins qui restera devant !
Photo © Vincent Curutchet