Si tu freines, t’es un lâche ! Bon, j’ai quand même réduit cette nuit, je suis passé d’une voile de tête à une voile de capelage. Je n’arrivais plus à tenir le bateau. Ça n’allait pas forcément vite et c’était un peu trop bourrin.
Les conditions de vent sont super, celles de mer sont plus complexes mais ça va. On a une dépression aux fesses et ceux de derrière reviennent avec. C’est assez rageant mais c’est comme ça. J’ai bien tiré sur le bateau ces derniers jours, c’est vraiment sympa de jouer la stratégie sur l’eau.
Maintenant, c’est sur le long terme qu’il faut jouer, pour réussir à passer la deuxième dépression qui sera sur nous vendredi, avec prudence ! Vent fort, grosse mer : un beau tableau ! Si je vais trop nord j’ai le courant de l’Afrique du Sud qui va me faire des misères, et si je vais trop sud je vais dans des conditions très compliquées. C’est un peu LA grosse dépression de l’Indien de ce que je vois, derrière ça devrait aller mieux.
À bord ça roule, tant que j’arrive à me faire un café, ça va ! Dormir commence à être sport, aller manœuvrer devant aussi. J’ai prévu dans la journée de changer complètement de plan de voilure pour passer en mode grand Sud. Ça veut dire affaler la voile de tête, la remplacer, en rajouter une… Ça va envoyer à la colonne !
Je devrais être tranquille pour les prochains jours comme ça, à rouler, dérouler et prendre ou renvoyer des ris. Prêt à entrer en mode survie pendant un mois ! C’est bon ça !
Photo © Jean-Louis Carli / Aléa