Après 48 heures englué dans la molle, bloqué par une dorsale alors que ses compagnons de route en embuscade juste derrière, parvenaient à prendre la poudre d’escampette, Alan s’est engouffré, in-extremis, dans le dernier wagon menant à l’Est.
« Giancarlo était à 2 miles et a réussi à attraper la risée. Pas moi. Je l’ai vu partir sans rien pouvoir faire, ce n’était pourtant pas faute de rester éveillé toute la nuit, à l’affût du moindre souffle de vent, à virer 50 fois, et à empanner autant. Rien n’a payé, c’est rageant.
Les fichiers météo nous faisaient passer au Sud, mais le système a grossi sur nous et nous a rajouté 12 heures de plus sans vent. C’est dur à accepter, je suis en train de perdre tout ce que je me suis arraché à remonter. J’en ai gros sur la patate là. Je suis dégoûté.
Ne me reste qu’à garder espoir et à continuer de me battre, afin de pouvoir ré-attaquer en mode chasseur. Je vais tâcher de ne pas passer à côté de la dépression qui est devant pour sauver les meubles, et arrêter l’hémorragie des milles nautiques perdus ! »
C’est donc reparti, à plus de 18 noeuds de moyenne ces dernières heures, pour une partie de yoyo, où les écarts se font et se défont, à jongler entre euphorie et frustration. Un défi aussi mental que physique pour Alan, où rien n'est décidément jamais acquis !
▪️ 20e ▪️ 18,9 noeuds ▪️ à 4 201,9 milles du leader ▪️ à 11 416 milles de l’arrivée
Photo © Jean-Guy Python