Pression qui monte, boule au ventre, briefings météo et dernières interviews… Demain, dimanche 8 novembre, Alan Roura prendra le départ de son deuxième tour du monde en solitaire. Et en cette veille de Vendée Globe inédit, après deux semaines de confinement, le skipper de La Fabrique doit composer avec diverses émotions, toutes plus fortes les unes que les autres.
J-1. Le compte à rebours, tellement scruté depuis quatre années, arrive à son terme. Mais qu’il est difficile pour le jeune navigateur de réaliser totalement qu’il touche, du bout des bottes, à ce pour quoi il oeuvre depuis tant d’années. « Ce deuxième Vendée Globe, j’en rêve depuis que j’ai passé le cap Horn en janvier 2017, se souvient Alan. Cela fait plus de huit ans maintenant que je me bats pour me trouver là où je suis aujourd’hui, sept ans que j’enchaîne les courses majeurs en fin d’année et ce Vendée Globe, à bord d’un IMOCA performant, c’est ma plus belle récompense. » Mais après avoir gâché la traditionnelle fête populaire, la situation sanitaire vient également perturber la préparation finale du skipper de La Fabrique : « Ce départ à huis clos pèse beaucoup sur mon moral, mes parents et mes proches ne pourront être là, alors qu’ils n’ont raté aucun départ depuis ma Mini Transat… Et j’ai eu beaucoup de mal à entrer en mode course avec cette période d’isolement imposée. Du coup, tout m’arrive dessus un peu d’uns seul coup ! »
La pression est en effet montée d’un coup chez le navigateur de 27 ans, pourtant habitué à ces dernières heures si particulières. « J’ai la boule au ventre, classique à la veille d’un départ, mais cette année je me mets aussi beaucoup de pression… confesse-t-il. J’ai peur de décevoir, de ne pas aller au bout car je sais combien le Vendée est difficile. » Soucieux de rendre fier son entourage, son équipe ainsi que ses nombreux partenaires, Alan découvre ainsi un stress supplémentaire. Alors, pour évacuer son angoisse, il se prépare. Yoga, sophrologie, interviews et briefing météo ont rythmé cette dernière journée. « Je m’occupe l’esprit, je vérifie et revérifie tout, ça m’aide à me raisonner et à ne pas me laisser submerger par les émotions ». Émotions qui s’annoncent intenses, demain matin, lors d’un départ ponton et d’une descente du chenal des Sables d’Olonne déserts. « La journée de demain sera compliquée à vivre, mais je sais que tout ce que je ressens de positif prendra le dessus : je suis tellement heureux d’y aller, j’ai hâte et je vais tout donner. Pas le choix, c’est tout ce que j’aime et la seule chose que je sais faire… » Rendez-vous demain, 8h59 pour le départ ponton de La Fabrique. Top départ à 13h02, cap vers le large.
Photo © Pierre Bouras / La Fabrique