Contraints à l’abandon suite à une panne d’énergie en approche de Belle-Île, après une quinzaine d’heures de course sur le Défi azimut, Alan Roura et Frédéric Denis restent concentrés sur la suite de la compétition lorientaise et sur leur préparation à la Transat Jacques Vabre. Cap sur les « runs » de dimanche et sur l’accumulation d’expérience en mer à bord du nouvel IMOCA La Fabrique.
La première course d’Alan Roura et Frédéric Denis à bord de La Fabriqueavait pourtant superbement bien débuté. « On a fait un super début de course avec un très beau départ. C’est ça de validé, on est au top au niveau de l’organisation sur les procédures de départ », s’est réjoui Fred. « Jusqu’à la tombée de la nuit on était bien, dans le peloton, longtemps cinquièmes » ajoute même Alan, satisfait de leurs premiers bords au contact d’autres IMOCA aux mains de skippers au nombre de navigations plus élevé depuis le début de la saison. « Mais une fois la nuit tombée c’était plus compliqué : on connaît moins bien notre bateau que nos concurrents connaissent les leurs, le vent était très changeant, on a passé beaucoup de temps à régler les voiles mais ce n’était pas évident de trouver les bons compromis. On ne sent pas encore le bateau comme on aimerait, on manque d’expérience à son bord. » Un défaut d’automatismes à bord et de connaissance de leur nouvelle monture qui a coûté au duo de La Fabrique au passage de la première marque de parcours. « On n’a pas assez anticipé la manoeuvre, on a mis trop de temps à réfléchir et à être sur le bon cap derrière, explique le co-skipper d’Alan. Tout notre décalage par rapport aux autres concurrents a été de la perte avec le refus derrière. » Affaiblis mais pas battus, l’équipage de La Fabrique tient malgré tout tête au reste de la flotte toute la nuit durant, parvenant à garder une vitesse raisonnable malgré la baisse de vent : « En milieu de nuit le vent est tombé, on a eu un long bord de près débridé au début qui a ensuite molli et refusé au fur et à mesure, jusqu’à se retrouver au près vers 4h du matin. On tenait la vitesse du vent, c’était bien, sauf que devant ils devaient avoir plus de pression, ils avançaient un à deux noeuds plus vite. » Au petit matin, les efforts semblent payer avec l’entame d’une belle remontée sur les bateaux de devant, jusqu’à ce que survienne un black out électronique irrésolvable en mer.
« On revenait bien sur ceux de devant, et là, problème de batterie : on a eu un souci d’alarme sur les niveaux bas de batterie, on l’attendait mais elle n’est jamais arrivée et on a eu un black out avant l’alarme, commente Frédéric. Ce qui veut dire que nous n’avions plus de pilote, plus d’informatique, plus de vérin de quille, notre écran d’ordinateur grillé… Plus rien. » « On aurait pu continuer, dans la douleur, complète Alan, mais ça aurait été se mettre potentiellement en danger et si on voulait participer aux runs de demain, dimanche, il fallait rentrer pour pouvoir réparer et changer d’écran d’ordinateur. » Forcément déçu par principe, abandonner une course n’étant jamais réjouissant pour des compétiteurs, le tandem de La Fabrique tempère cependant ce retour au port prématuré, qu’il n’a aucun mal à expliquer par un simple manque de navigation. « Ces quelque seize heures de course restent de l’expérience en plus au niveau des manœuvres et des sensations à bord, c’est ce qu’il faut retenir » conclut Alan. Ce ne sera donc que partie remise pour la deuxième partie du Défi Azimut avec le Chrono Azimut - IMOCA 60, entre « runs » de vitesse et tentative de record autour de l’île de Groix, avec comme objectif principal de peaufiner la bonne marche du bateau et de réaliser de bonnes manoeuvres. Rendez-vous dès 11h30 !