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Transat Jacques Vabre : Nouveau parcours, nouvelles stratégies

06.11.2023


Les IMOCA prendront finalement bien le départ de la Transat Jacques Vabre ce mardi 7 novembre au matin, sur un parcours raccourci vers la Martinique. Un changement positif en vue de la suite de la saison et du départ de la course retour, le Retour à La Base, prévu fin novembre, mais qui chamboule tout de la stratégie mise en place par le duo Roura-Koster au moment d’aborder le premier de leurs deux grands rendez-vous d’automne. 

Cette fois-ci sera la bonne ! Après de multiples reports et une longue période d’attente et de doutes, les IMOCA vont enfin pouvoir prendre le départ de la 16e édition de la Transat Jacques Vabre et quitteront Le Havre, demain mardi 7 novembre au matin. Les plus pressés seront servis puisque la sortie du bassin Paul Vatine débutera dès 4h du matin, Hublot larguant les amarres à 5h12, pour un SAS à 5h35, avant un signal d’avertissement à 9h20 et un top départ à 9h30. Un départ matinal qui devrait cueillir d’emblée les 40 binômes engagés, puisque des vents de Ouest Sud-Ouest de 22-27 nœuds, voire 30-35 noeuds en rafales dans les grains, sont attendus sur la zone de départ, après le passage d’un thalweg dans la nuit. Avec ensuite un premier passage de front dès mercredi matin sous la pointe de Bretagne, dans 30 noeuds établis et 35 à 40 noeuds dans les rafales, dans une mer toutefois relativement lisse, les premières heures de course s’annoncent en effet des plus sportives et ne laisseront que peu de temps à nos marins pour se remettre en conditions de course. Le rythme devrait donc s’imposer de lui-même, pour un sprint aussi musclé que tactique, cap (presque direct) sur la Martinique. 

Passage forcé aux Açores 

Les routages indiquant une route idéale au Nord après la sortie de Manche, afin d’aller chercher une seconde dépression dans les journées de jeudi et vendredi, la direction de course a en effet prévu un way-point obligatoire à Santa Maria, île la plus méridionale de l’archipel des Açores, que la flotte devra laisser à tribord. Une seule marque de parcours donc, avant le rocher du Diamant en Martinique, et un nouveau parcours de 3 765 milles en route quasi directe vers Fort-de-France. « Ce nouveau tracé a l’avantage d’être plus court et la course s’annonce donc plus rapide que prévu, ce qui est une bonne chose en vue du départ du Retour à La Base, en revanche il convient beaucoup moins à notre bateau ! » a annoncé un Alan Roura mitigé, en sortie de briefing de départ. « Il nous faudra trouver le bon compromis avec Simon entre se confronter aux autres, avec l’objectif de poursuivre ma préparation au Vendée Globe, et faire les meilleurs choix pour la performance de notre bateau » poursuit le jeune skipper. La route vers les Antilles devrait en effet proposer deux options radicalement opposées : une au Nord, à la recherche des fronts et principalement au près, allure dans laquelle l’IMOCA Hublot présente le déficit le plus important par rapport aux bateaux de dernière génération, et une au Sud, promesse vers les alizés et les vents portants, dans lesquels Hublot exprime son plein potentiel, mais présentant une très large barrière anticyclonique du Portugal à la Floride, difficile à traverser. Avec de premiers choix à effectuer dès les premiers jours de course, qui se feront de toute façon au près puis au reaching, allure où Hublot est davantage en mesure de rivaliser avec les têtes d’affiche, Alan et Simon devront donc redoubler d’efforts et choisir la bonne stratégie afin de trouver leur place au sein d’une flotte au niveau exceptionnel. 

Simon : « Ce sera quitte ou double » 

« Ce changement de parcours nous donne une route moins portante que l’on ne se l’imaginait, et donc moins à notre avantage, explique Simon Koster, co-skipper d’Alan Roura. Avec cette route moins bridée vers le Sud, les options seront plus ouvertes qu’avant, avec plus de près et moins de portant. Notamment la route au Nord, pour ceux qui voudront aller chercher trois fronts différents, mais devront faire presque la moitié de la route au près. Ce qui ne serait clairement pas la fête pour nous ! La route au Sud propose une autre transat, en passant par la côte portugaise, où il y a une espèce de barrière de molle qui s’étend jusqu’en Floride, avec la problématique de savoir comment la traverser. Soit dès le début, le long du Portugal, en réussissant à passer en-dessous et aller attraper les alizés, mais pas évident de voir où pour le moment. Soit en étant opportuniste et en attendant de trouver le bon chemin au moment de la descente, plus tard dans la course. C’est la vraie problématique du moment, on scrute chaque fichier toutes les 12 heures pour voir si la porte s’ouvre ou non. Pour le moment, ce n’est pas tranché, il va falloir faire de bonnes mises à jour pendant les premiers jours de course car à la hauteur du cap Finisterre, il faudra avoir choisi son camp. Et une fois que les groupes se seront séparés, il ne sera plus possible de revenir en arrière. Il faudra se battre au sein de « sa flotte ». Si on choisit la mauvaise option, ce sera quitte ou double ! »



Photo © Vincent Curutchet / Hublot 



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