Entendre l'eau ruisseler sous la coque de La Fabrique n'est pas ce que l'on préfère. Cela veut dire que l'on n’entend pas le bruit du gréement qui chante, des vagues qui viennent se briser contre la coque rouge métal, le bruit des cordages qui couinent et se font sentir à travers la structure . Et puis non ça y est, là maintenant, comme cette nuit ou hier, nous entendons les voiles qui claquent dans le roulis d'une mer croisée, au point de rencontre entre houle venant du Sud et celle du Nord.
Chaque bout de ciel bleu nous laisse imaginer une bonne nouvelle, une porte de sortie. Au moment où je vous écris nous y croyons… Mais hélas c'était une zone sans vent.
Voir un tel voilier ne pas avancer, c'est comme avoir une Ferrari mais de ne pas avoir la clé.
Nous naviguons bord à bord avec nos deux concurrents les plus proches, nous les avons en visu. Mais nous avons sûrement un souci d'antenne VHF qui nous empêche de pouvoir communiquer. À moins d'être vraiment vraiment proches, mais à ce moment là, autant crier un bon coup ! D’ailleurs, je pense que Seb et moi ne sommes plus très loin de crier un bon coup justement, pour vider cette haine, ce désespoir d'être bloqué dans cette zone. Nous n’étions plus très loin du bon paquet, on revenait dans le match. Mais cause de manque de vent, la bataille est remise à plus tard.
Autrement il pleut. Mais il pleut, PLEUT. Ouvrez l'eau sous la douche et imaginez que c'est ce qui tombe du ciel. Bateau et bonhomme sont lavés pour le coup ! L'intérieur du bateau en revanche attendra la ligne d'arrivée. L'odeur nous aide à dormir !…(Rires). Un cocktail signé Alan et Seb, bonne chance au jaugeur qui va rentrer le premier dans le bateau à notre arrivée…
En parlant d'arrivée.. Oui je sais on prend du retard… Les routages ? Bonne blague... Ils sont ok pour dire d'aller tout droit pendant environ 4 jours et on devrait être a Bahia. Du près au début, puis le vent tourne au fur et à mesure de notre avancée sur le Brésil .
Vitesse actuelle : 2,3 noeudsVent : 2,3 noeudsCap: 205Moral : Il va falloir du vent là !
Image d'illustration © Christophe Breschi / La Fabrique