Pas de départ pour les IMOCA : l’annonce est tombée ce dimanche matin, à quelques heures de prendre la mer. Réactions à chaud d’Alan Roura et Simon Koster.
« C’est sûr que les conditions n’étaient pas rigolotes, j’ai eu une phase hier où je n’était pas au mieux de ma forme, mais après tu te mets dans ta bulle et tu passes au dessus. On a déjà tous affronté du gros temps, donc on y va !
C’est le timing d’annonce qui est compliqué à gérer. C’est une frustration, j’ai l’impression d’être un enfant a qui on enlève son cadeau à la dernière minute, juste avant de l’ouvrir.
Ce matin je me suis levé, j’étais prêt, j’ai mis ma sous-couche et là, coup de téléphone et la nouvelle ! Je n’avais pas anticipé ça au réveil. Tous mes vêtements sont à bord, on n’a plus rien à la maison. Il faudra enlever le chocolat pour ne pas qu’il fonde (Rires).
On a nos partenaires qui sont ici, on va essayer de leur faire vivre cette journée du mieux possible ! Ils se sont déplacés pour venir voir le départ, donc il faut se ré-inventer. Le bateau est désinfecté donc on ne fait plus entrer personne, il est prêt, il n’y a plus qu’à larguer les amarres, on va ressortir nos habits de navigation et on va répondre au téléphone parce qu’aujourd’hui ça ne va pas arrêter.
On ne va pas rester à poireauter au Havre. S’il y avait une ouverture potentielle dans 2 ou 3 jours ce serait différent, mais là elle n’existe pas. Ce que je trouve dur, c’est qu’on sait ce qu’on évite mais on ne sait pas ce qui nous attend après. Si ça se trouve, ça va être encore pire.
On va suivre la météo tous les jours, mais de chez nous, à Lorient. Si on peut filer un coup de main aux Class40 et Ocean FIFTY qui vont s’y arrêter, on le fera ! »
« C’est difficile, on s’était conditionnés pour partir, tu te mets tout en tête le matin, tu as ton plan de prévu, ton timing. On se sent stoppés dans notre élan. C’est vrai que ça aurait été engagé, je comprend la décision, c’est le timing qui est plus difficile à comprendre. J’imagine qu’ils ont essayé d’y croire jusqu’au bout.
Maintenant on attend de voir comment ça va se passer au niveau logistique, pour laisser le bateau au Havre. Une nouvelle ouverture ne devrait pas se présenter avant le week-end prochain donc on est partis pour bien plus de 24 heures de report.
Ça risque de devenir de plus en plus compliqué, on est en automne, on est très au Nord, la météo ne va pas aller en s’améliorant. Quand on regarde les fichiers, c’est joli, c’est un sacré système quand même ! Trois grosses dépressions qui s’auto-alimentent entre elles : l’image est belle si tu n’es pas dedans ! Un vrai cas de météorologue ! »
Photo © Vincent Curutchet / Hublot