Alan Roura prendra le départ de The Transat CIC ce dimanche 28 avril, pour une première course transatlantique en solitaire entre Lorient et New York, aux États-Unis, à bord de l’IMOCA Hublot dans sa nouvelle version. Une confrontation sportive qui s’annonce aussi intense qu’importante dans la préparation du navigateur Suisse au prochain Vendée Globe.
On a beau lui rappeler qu’une transatlantique au près, contre vents et courants, est loin d’être la meilleure des idées à la barre de son bateau Hublot, doté de foils en C, Alan Roura n’en démord pas. Participer à la mythique Transat anglaise, désormais nommée The Transat CIC, c’est un deuxième rêve pour lui. Car si le Suisse a déjà deux tours du monde et un record de l’Atlantique Nord (d’Ouest en Est) au compteur, c’est en qualité de bizuth qu’il prendra le départ de la plus ancienne des courses transatlantiques, le 28 avril prochain. « Je ne me voyais pas ne pas participer à cette légende de la course au large au moins une fois dans ma carrière, s’explique-t-il. Après l’annulation de 2020, je suis ravi de pouvoir enfin y prendre part, malgré un parcours avec beaucoup de près, mais où la stratégie s’annonce complexe et la course à rebondissements. J’ai hâte d’y aller et d’aller chercher le meilleur du bateau et du marin ! »
Car au-delà de la performance, alors que la concurrence s’annonce de nouveau rude avec un plateau d’exception et 32 autres bateaux eux-aussi optimisés durant l’hiver, cette première confrontation de 2024 sera avant tout un test important pour Alan. Hormis une navigation de remise en route, un entraînement en faux-solo d’une vingtaine d’heures et un tour de l’île de Groix en équipage ce mardi, en guise de prologue, The Transat CIC sera en effet la première longue navigation de l’année pour l’IMOCA Hublot avec son nouveau nez. Et c’est peu dire que ce premier test s’annonce corsé !
Réputée redoutable, l’ex-Transat anglaise a en effet construit son histoire autour de la difficulté de son parcours, sans aucun waypoint, laissant le soin aux marins de décider de leur trajectoire. La route la plus courte et la plus directe passant par le Nord, en montant jusqu’à Terre-Neuve, du près et des conditions inconfortables se présentent devant l’étrave récemment modifiée du voilier noir et jaune. Un handicap certain pour Alan Roura, dont la monture n’apprécie que peu les allures de vent à remonter, malgré les modifications des emplacements de ballasts et l’optimisation de la surface de flottaison effectuées durant le chantier de début d’année. « On a sûrement gagné un petit peu en performance au près, s’avance Alan. On n’a pas encore vraiment pu essayer ça dans de l’air, mais ce qui est certain c’est qu’on n’a pas perdu ! » La mise à poste de premières nouvelles voiles associées à l’inébranlable volonté d’Alan de s’employer, sans répit, dans un sprint intense, pourraient en revanche faire la différence, notamment sur la suite de la saison et l’état d’esprit du marin dont l’objectif final demeure le Vendée Globe, en novembre prochain : « J’ai envie de jouer dans le bon paquet, de commencer la saison avec une course plaisir où je me concentre sur moi. Faire ma nav’, aller chercher le petit truc en plus, aller vite et me sentir bien avec mon bateau. »
Ce retour au solitaire après quatre mois de pause suite à une éreintante fin de saison 2023 s’annonce donc, dans tous les cas, comme un nouveau défi hors normes pour Alan. De ceux où les marins repoussent sans cesse leurs limites, du début à la fin, pendant 8 à 12 jours d’une épineuse bataille contre les dépressions qui balayent l'Atlantique Nord. Top départ ce dimanche à 13h30, direction New York !
28 avril : Départ de The Transat CIC29 mai : Départ de New York - Vendée 19 octobre : Ouverture du Village du Vendée Globe aux Sables d'Olonne 10 novembre : Départ du Vendée Globe
© Jean-Louis Carli /Aléa