Les nerfs à vif ! Ces derniers milles sont affreusement stressants, j’ai l’impression de jouer ma vie alors que je joue à un jeu !
Il faut quand même réussir à se reposer, cette nuit je suis clairement allé trop loin dans la fatigue, mes yeux étaient tellement rouges et fatigués que ça me brûlait rien que de les garder ouverts … J’ai depuis réussi à enchaîner quelques petites siestes et ça semble aller mieux.
Le moral est là, je n’ai qu’une envie c’est de garder cette place jusqu’au bout. Je sens qu’avec Tanguy, ça va être serré ! Trop serré à mon goût, car sur l’autre bord, ça va être compliqué pour moi d’avancer dans du vent faible avec le foil qui traîne de l’eau. Mais ça me rappelle un très bon souvenir : il y a 11 ans maintenant, on terminait la Mini Transat à 5 minutes l’un de l’autre. Lui devant à l’époque… Comme depuis le début de la course, je ne vais évidemment pas lâcher, mais j’avoue que je n’ai pas hâte ! Ce n’est déjà pas facile de tenir les copains au près, mais là avec un frein en plus… le bonheur !!
En revanche, j’ai hâte d’arriver ! Non pas que c’est long, loin de là, mais j’ai un poisson mort dans le puits de quille et je n’arrive pas à l’enlever. Sachant que le puits de quille, c’est le cockpit en gros ! J’ai donc une odeur de poisson pourrie sans arrêt dans le nez, c’est nickel !
Allez, on ne lâche rien de rien, balance man !
Photo © Jean-Louis Carli