Message du bord depuis le téléphone car ça tape trop dedans, ça devient vraiment compliqué d’écrire avec le clavier ! Je m’arrache les cheveux sur ce bord pour trouver la vitesse du bateau, le bon réglage qui va bien. Giancarlo va toujours un petit peu plus vite que moi, mais il va aussi plus haut en angle, ce qui me semble normal vu son bateau.
J’apprends comme jamais à bord et ça c’est vraiment super. Je vois plein de points d’évolution simples à appliquer pour rendre le bateau encore plus performant et plus simple à mener.
Je pense aussi que notre pilote a besoin d’une mise à jour. Il m’en a fait une belle ce matin. J’ai senti le bateau partir petit à petit face au vent, tout seul, comme un grand garçon, sous gennak… Plus de pilote !!!! Gros coup de stress à bord, j’ai toutes les voiles dehors, je ne peux pas les rouler comme ça, la mer est dégueue… Pourquoi tu me fais ça maintenant, satané pilote ? Il m’a fallu 5 minutes pour comprendre ce qu’il lui arrivait et donc pour reprendre ma route.
De ce que j’ai compris, c’est un des deux vérins de pilote qui a sauté (cramé). Je vais faire le point avec l’équipe technique, voir si c’est bien ça, mais pas de panique : on a tout en double à bord ! Espérons juste que le deuxième tienne jusqu’à l’arrivée !
Sinon à bord ça roule, ça surfe et surtout ça passe beaucoup de temps sur la stratégie pour la fin. Le vent semble toujours être plus à l’est que prévu, ce qui ne nous arrange pas beaucoup. Le vent risque de continuer à refuser, il va falloir faire une série de manœuvres pour atteindre la Guadeloupe, alors que le groupe plus au nord va passer tout droit, très facilement car ils n’auront pas d’empannage à faire.
Je suis en plein dans les calculs savants, ça doit être la fatigue. Ça commence à bien tirer tout ça !
Photo © Alan Roura / Hublot