C’est dans des conditions bien particulières qu’Alan Roura s’apprête à prendre le départ de sa troisième Route du Rhum. À 29 ans, c’est en effet la première fois que le Suisse dispose de moyens techniques et humains à la hauteur des ambitions qu’il nourrit depuis plusieurs années. En 2022, Alan a « envie de bien faire », de « montrer qu’il est présent », de « gagner (ses) galons de régatier respecté ». À quelques heures d’un départ retardé de 72 heures, c’est un marin reposé et serein qui fait le point.
« Je me sens bien. J’ai hâte, je ne me pose pas trop de questions. Les conditions du départ seront beaucoup plus praticables que si nous étions partis dimanche, avec notamment beaucoup moins de mer. Le début de course s’annonce très technique, je vais faire en sorte de faire des jolis bords, de m’appliquer sur les premières heures qui se courront au près.
Je vais faire ma route, le fait de tirer dès bord dès le départ va me forcer à me mettre dans le bain tout de suite. Il nous restera une ‘pépite’ à négocier, avec un passage de front vendredi, dans une quarantaine de noeuds, puis nous devrions toucher des vents portants dès samedi, tout schuss jusqu’à l’arrivée.
Le bateau est prêt, je me sens prêt. Je suis en pleine forme et beaucoup plus zen avec ce départ retardé. C’est la première fois que je me sens si serein. J’ai pu me reposer et continuer à travailler ma météo, ma trajectoire, au calme. J’ai ma course en tête, je l’ai bien visualisée, je sais où je veux aller et ce que je veux faire. Le déroulé est fait. Si la météo veut bien jouer le jeu !
Le rythme va être très intensif, on devrait arriver de l’autre côté en 10 ou 11 jours, si tout va bien ! Et mon objectif est clair : j’ai envie d’être dans le groupe de devant. »
Photo © Vincent Curutchet