On vous en dit plus sur Pierre Moizan, responsable de l’électronique à bord de l'IMOCA Hublot.
Il y a un drame dans la vie de Pierre Moizan, c’est que ses journées ne font que 24 heures. Pour un insatiable curieux qui veut apprendre et comprendre de tout et de tout le monde, c’est une source de frustration extrême ! Alors pour pallier cette terrible contingence biologique, l’ancien d’Arts et Métiers, passé un long moment par la pétrophysique, se raccroche à ce qui lui parle : les chiffres.
Comment maximiser le temps qui lui a été donné ? « Je me suis mis au vélo pour venir au travail, ça m’a permis d’ajouter une nouvelle pratique sportive, et c’est 1/48e de ma journée quand même », énumère ainsi l’intéressé. Mais attention, quand il se « met au vélo », il ne le fait pas à moitié non plus… et le voilà en réalité complètement passionné, trouvant désormais le moindre prétexte pour aller rouler ! Son approche de la performance ? « C’est toujours plus sympa d’être devant que derrière, mais ce qui compte, c’est de se donner du mal, et progresser. »
Le chemin d’apprentissage, voilà la clé de voûte de Pierre. A quoi bon faire pour faire, si on peut faire mieux ? Un atout précieux pour le Hublot Sailing Team dans sa quête permanente d’innovation, d’autant que l’approche de son ingénieur en électronique reste éminemment pragmatique. « Il faut faire ce qu’on peut avec le temps et les moyens qu’on a », dit celui qui est en veille permanente sur les nouveaux outils, et développe des trésors d’inventivité pour les expérimenter à moindre coût.
Une flamme intérieure qu’il faut toutefois entretenir à un carburant : la chaleur humaine. « Si je suis là, c’est parce que quand j’ai commencé en Mini 6.50 en 2016, j’ai vu cette équipe préparer Superbigou et je me suis dit qu’ils étaient encore plus fous que moi. Et j’ai aimé ça ! » Une petite étincelle qui s’entretient chaque jour dans cette équipe aux profils si variés. « Bosser avec Laurent (ndlr : spécialiste gréement) fait que je travaille mieux aujourd’hui », se réjouit ainsi Pierre, qui apprécie plus que tout être « tiré vers le haut ». Et ce grand rêveur de résumer : « Le résultat sportif pur ne m’intéresse pas, mais l’attitude qui accompagne la gagne, oui. »
« C’est un ovni sur la planète mer. Pierre, c’est le « Geek » de la bande, un élément essentiel dans le fonctionnement du bateau. Il n’est pas issu du milieu maritime mais il aime relever les défis et le fait avec passion. »