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Transat Jacques Vabre : Le parcours à la loupe

27.10.2023


Alan Roura entamera ce dimanche sa 4e Transat Jacques Vabre, sa 3e en IMOCA. Absent de l'édition 2021 - lors de laquelle l'organisation avait expérimenté une nouvelle formule avec des parcours adaptés à chaque classe, dans le but de regrouper les arrivées -, le jeune Suisse découvrira donc cette année un nouveau tracé entre Le Havre et la Martinique. Analyse de près de 5 500 milles à travers l'Atlantique. 

1. LA SORTIE DE MANCHE 

« Cela risque d’être très compliqué. Entre les courants, le trafic avec les cargos et les bateaux de pêches qui n’allument pas forcément l’AIS, la présence de nombreux concurrents... Ça ressemble à un chassé-croisé sur l’autoroute des vacances ! On doit d’autant plus être vigilants que souvent, après avoir été extrêmement concentrés pendant le départ, il peut arriver de se relâcher et de l’être un peu moins la première nuit. Ce qui se révèle très risqué. En plus, c’est une zone où la météo peut être capricieuse. Il faut vraiment faire attention à tout ! » 

2. LE GOLFE DE GASCOGNE 

« C’est toujours un passage très intense. Les conditions sont très souvent difficiles au près, il fait froid et généralement il convient de négocier plusieurs passages de fronts... Il faut aussi parvenir à trouver le moment le plus opportun pour virer de bord, cap à l’Ouest. Quand on sort du golfe de Gascogne, c’est un peu la délivrance. On récupère enfin des vents constants, on file dans les alizés portugais et on commence déjà à avoir une certaine idée de la hiérarchie au classement. » 

3. LES DEUX TRAVERSÉES DU POT AU NOIR 

« C’est un des points clés de la course. La traversée de la zone de convergence intertropicale, où vents du nord et vents du sud se rencontrent, occasionne souvent des vents très perturbés, entre "pétole" et gros grains au beau milieu de l’Atlantique. C’est une zone particulièrement délicate. De nombreux marins s’y sont retrouvés englués sans parvenir à avancer ! La difficulté supplémentaire, c’est qu’on doit le passer à deux reprises, dans la descente vers le Sud puis pour remonter jusqu’en Martinique. Il faudra 4 étudier la météo avec précision, non-stop, essayer de trouver le bon nuage, le bon angle et la bonne risée pour s’en sortir. » 

4. LES DERNIERS BORDS VERS LA MARTINIQUE 

« Une fois le Pot au Noir dans le tableau arrière, la remontée vers les Antilles ne sera pas non plus de tout repos. La stratégie ne sera pas totalement libre, avec une zone d’exclusion qui nous empêchera de longer la côte nord de l’Amérique du Sud. On devra donc être malins dans nos choix. À l’arrivée, négocier le passage du Rocher du Diamant peut être difficile pour les nerfs avec des grains qui peuvent atteindre les 45 nœuds. Mais ensuite, on pourra enfin savourer ! » 



Photo © Vincent Curutchet / Hublot
 



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