Avec un début de parcours particulièrement « viril », le plus dur sera bientôt derrière Alan. Suite des évènements et conséquences sur bateau et bonhomme, Julien Villion, de la cellule de routage de La Fabrique, nous explique tout.
« Ça fait maintenant un petit moment qu’Alan est emmené par ce flux de Sud Sud-Ouest assez viril, avec un bon 30 noeuds et des rafales à 40. Il a fait le plus dur puisqu’encore hier il y avait une zone de mer désagréable à traverser et là, il est en train d‘en sortir. La dépression sur laquelle il surfe depuis le début va avoir tendance à remonter vers le Nord. Il va progressivement se retrouver entre ce front et l’anticyclone des Açores, avec le vent qui va commencer à mollir autour de 20-25 noeuds, moins de pluie, un ciel moins chargé, une mer plus lisse et des rafales qui vont diminuer. Ce sera une amélioration lente, ce sera visible dans environ 36 heures. »
« Les conditions de vent devraient rester propices à de bonnes vitesses, Alan devra renvoyer de la toile dès demain. Depuis le début, La Fabrique est sous voiles de gros temps, sur le même bord tribord, et nous avons dû adapter sa route en fonction des avaries du bord. Par exemple, le petit gennaker n’étant plus utilisable, il a fallu bidouiller un peu la trajectoire. Mais cela n’a pas de grosse conséquence. Dans la nuit du 16 au 17, Alan va aller chercher un point d’empannage dans le Nord de l’anticyclone, sur le bord de la dorsale, afin de faire route vers les îles britanniques et l’Irlande. Ce sera sa première manoeuvre depuis le départ ! Il nous fait vraiment une belle nav’ pour l’instant et ce qui se profile devant nous nous laisse penser qu’on peut battre ce record. Il faut rester concentrés pour continuer à faire de belles trajectoires. »
« Alan est vaillant ! Les conditions ne sont pas faciles, le bateau tient bien et tient de bonnes vitesses, mais c’est un peu la machine à laver à bord : les paquets de mer, la difficulté à se tenir, à s’alimenter, à se reposer… Ça va encore charbonner jusqu’à la nuit prochaine, mais comparé à ce qu’il vit depuis le début, ça donne l’impression d’une belle accalmie. En mer on s’habitue à tout et pendant ces 3 jours de run infernal, on n’a pas senti de lassitude. Alan était toujours au taquet quand il y avait des petits coups de mou pour repartir à l’attaque.
En se rapprochant de ce point d’empannage, les conditions de navigation seront plus confortables et il va pouvoir souffler. On sent qu’il a à coeur d’appuyer sur le champignon et il a dépensé beaucoup d’énergie pour maintenir la cadence. De ce fait, il a bien tapé dans ses réserves et on sent que depuis une douzaine d’heures, il faut qu’il se repose. C’est bien mérité et c’est bien pour la suite, qui est encore longue avec encore un grand besoin d’énergie. »
Photo © Alan Roura / La Fabrique - Le 14 juillet 2019