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Défi Azimut : 48 Heures féroces

21.09.2023


Dernier rendez-vous pour Alan Roura et Simon Koster avant les grandes courses transatlantiques de l’année. Ce jeudi, l’intégralité de la flotte IMOCA ou presque (34 bateaux) sera en effet réunie, pour la première fois de la saison, sur la même ligne de départ pour une ultime confrontation avant la Transat Jacques Vabre et le Retour à La Base. Dans des conditions qui s’annoncent aussi musclées que variées, le duo à la barre de Hublot aura à coeur d’être « dans le match » lors des deux longs bords de reaching et de portant qui devraient, enfin, permettre aux deux Suisses d’exprimer pleinement le potentiel de leur machine. 

Après le report des runs de de mercredi à dimanche, à la place du Tour de l’île de Groix, en raison d’une « zone de course exposée, avec un vent de 25 à 28 nœuds, des rafales à plus de 32 nœuds et une mer formée », ne permettant pas de naviguer de façon sereine avec des invités à bord, la grande course des 48 Heures Azimut partira bien ce jeudi 21 septembre. Et en ce premier jour d’automne, la météo a répondu présente avec l’arrivée d’une première dépression sur la façade atlantique, promettant des conditions particulièrement féroces au long des 628 milles du parcours dans le golfe de Gascogne. « Il y a un front qui passe, indique Hubert Lemonnier, directeur de course. Ce sera sélectif et cela forcera les bateaux à naviguer et à se confronter dans des conditions un peu musclées. Ce sera tonique, mais cela restera maniable dans du vent et de la mer que les bateaux, menés par des skippers qualifiés, n’auront aucun problème à passer. Le niveau général de la flotte s’est vraiment bien renforcé. Ce passage de front que les bateaux vont aller chercher dans l’ouest est hyper intéressant pour pouvoir ensuite partir au reaching et faire du portant, avant de revenir au près plus débridé. » Au gré des quatre points de passage (waypoints) qui définissent le parcours, toutes les allures devraient en effet rythmer les 48 heures de course de la flotte, offrant peut-être enfin, pour la première fois de la saison également, l’opportunité à l’IMOCA Hublot de faire fumer ses foils. 

50% du parcours au reaching et au portant 

Après plusieurs mois de travail en double, en équipage, avec leur coach Tanguy Leglatin et d’autre marins invités à bord, Alan et Simon ont désormais accepté de faire le « deuil » d’une navigation compétitive au près. Mais les deux longs bords de reaching et de portant VMG, dans du vent fort, prévus dès ce jeudi soir, donnent de belles perspectives au duo suisse. « On sait depuis longtemps, et on accepte maintenant, que nous sommes plus lents au près et que nous souffrirons toujours à cette allure, quels que soient les progrès réalisés, confiait Alan avant de quitter les pontons. On ne se fera donc plus de noeuds au cerveau, on encaissera. Surtout sur ce genre de petites courses où peu d’options se présentent pour y échapper. Le près attendu, dans 22 à 28 noeuds, ne devrait cependant pas trop nous pénaliser puisque c’est quand il y a de l’air que nous marchons le mieux. On ne devrait afficher que 3 ou 4 noeuds de moins que les bateaux de dernière génération, au lieu de 6 d’habitude (sourire). » Si Hublot parvenait en effet à ne pas se faire décrocher sur le premier bord de près, l’objectif sera alors de « recoller » au plus vite sur les portions par vent de travers et par vent arrière, allures favorites du monocoque jaune et noir. « On peut être dans le match avec les bateaux de notre génération et autres IMOCA à grands foils, complète le jeune skipper. On a hâte de cette confrontation qui devrait être à notre avantage, en attaquant déjà au reaching, une allure que le bateau aime bien, avant un vrai bord de portant VMG dans de l’air - le premier de l’année - pour lequel le bateau a été dessiné. » Ces 48 Heures Azimut devraient donc offrir 628 milles de navigation tonique aux 34 bateaux engagés, dans du vent fort et irrégulier et une mer croisée (4 mètres de houles, 9 secondes de vagues), où l’ensemble des coureurs devra trouver le bon curseur : « On n’y va pas pour casser le bateau à si peu de temps de la Transat Jacques Vabre. Nous n’avons pas le droit à l’erreur, le bateau doit traverser l’Atlantique, deux fois, dans un mois. Mais nous avons confiance en Hublot, on sait qu’il tient et qu’on peut y aller… Notre binôme est rôdé, on a une petite inconnue par rapport à une voile qu’il nous manque et qui pourrait occasionner un creux, mais autrement tout a été testé et validé. Le coach a dit qu’on pouvait viser un Top 15. C’est clairement faisable, on va tâcher de faire au mieux… Et peut-être même mieux ! » 

Après un départ canon en baie de Lorient, Alan et Simon font le plein de confiance à l’entame de la grande boucle. Rendez-vous samedi pour l’arrivée, avant les runs de vitesse, dimanche ! 



Photo © Jean-Louis Carli / Aléa / Défi Azimut



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