Le « stand-by » aura été long - et contraint par l’attente de la livraison d’une pièce de rechange pour le gréement - mais Hublot a désormais repris la mer ! Un convoyage retour qui s’annonce express, avec une météo finalement pas si mauvaise malgré l’absence de choix dans la date de départ. À bord : Alan Roura, en mode « faux-solo », accompagné de son Boat Captain, Alexis Monier.
Il l’avait prévu avant même le départ de la course et sa déception à son arrivée en 21e position de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe n’a fait que conforter son choix : Alan Roura doit continuer de s’entraîner à bord de son nouveau bateau, dont il découvre encore nombre d’aspects, et pour cela, quoi de mieux que d’enchaîner sur une transatlantique retour ? Après une petite dizaine de jours sur l’île papillon, entre besoin de se reposer, attente d’une bonne fenêtre météo et (surtout) de la livraison d’une pièce nécessaire à la bonne tenue du mât, le jeune skipper a repris la mer ce vendredi 2 décembre en fin de journée (heure locale). Accompagné d’Alexis Monier, son Boat Captain, le Suisse a pour objectif de tester tant bien le bateau que le marin, afin d’optimiser les différents axes de progression lors de la saison prochaine.
« L’idée est de comprendre ce qui n’a pas toujours bien marché pendant la course, afin de pouvoir identifier les points à travailler, explique-t-il. Alexis aura notamment une rôle d’observateur, afin d’étudier ma façon de faire pour ensuite améliorer mon fonctionnement. En manoeuvres mais aussi en gestion de soi, car la vie à bord est plus dure que sur mes anciens bateaux, notamment au portant, au large et sur le long cours. Au près, finalement, je peux me reposer car quand je suis au max, j’y suis et voilà. C’est au portant que je me suis fait surprendre, car je n’ai pas pu le travailler tant que ça cette année. Pas plus de 24 heures en tout cas. Et c’est là que le bateau devient ingérable et moi encore plus. Il faudra essayer de faire quelques heures en mode ingérable complet pour voir combien de temps je peux le tenir. De façon plus générale, être en faux solitaire me permettra de savoir jusqu’où je peux aller avec ce bateau, voir combien de temps je tiens la cadence à 100%, sur plus longtemps qu’une semaine de mer. Me mettre en conditions de course : attaquer tout de suite et être en mesure de remettre du charbon à mi-parcours, malgré la fatigue déjà emmagasinée. Avec Alexis en back-up au cas où je me mette vraiment trop dans le rouge ! Je vais aussi tenter de travailler sur mon sommeil car j’ai toujours beaucoup de mal à dormir en journée et ça me coûte beaucoup en énergie. Ce sera aussi l’occasion de travailler la météo, les routages et les options sans me faire « parasiter » par les autres bateaux autour. Et techniquement, nous aurons plusieurs choses à tester, dont la stabilité du bateau avec les ballasts et certaines configurations de voiles au portant. En bref : continuer d’apprendre à utiliser le bateau. Être à deux nous permettra aussi de mieux observer, de filmer, d’analyser et de réfléchir à d’éventuelles solutions… On ne sera pas trop de deux cerveaux ! » Vaste programme pour une douzaine de jours de mer avec un début de parcours au près, suivi de longs bords au portant : une météo presque idéale, finalement !
Photo © Alexis Courcoux / RDR2022