C’est aux aurores, jeudi 15 octobre, que La Fabrique a quitté les pontons de Lorient, cap vers les Sables d’Olonne. Une dernière navigation au large plus tard, avec plusieurs membres du Team à bord, l’IMOCA d’Alan Roura était amarré à sa place, à Port Olona, à 24 jours du départ du Vendée Globe.
En 2016, Alan Roura débarquait, petit jeune du Vendée Globe, des étoiles plein les yeux et une job list encore longue comme un jour sans vent. Quatre ans plus tard, si La Fabrique deuxième du nom se trouve - à une place près - au même endroit que son prédécesseur Superbigou, la situation n’est plus la même. « Je suis très content d’être de retour, quatre ans après, en étant prêt, cette fois-ci ! » confirme le skipper suisse. Quand la dernière fois, Alan et son équipe avaient passé les trois semaines de Village départ à terminer de préparer leur bateau, le team aborde cette édition 2020 de façon beaucoup plus sereine : « Il nous reste deux ou trois révisions de dernière minute, un peu de nettoyage et du matériel embarqué à charger, mais rien de purement technique. »
Autre changement, et pas des moindres : l’obligation pour les skippers de se confiner sept jours avant le départ, pour éviter tout risque de contamination par le coronavirus. « J’ai décidé de rentrer à Lorient pour me mettre en isolement pendant quinze jours, ajoute même Alan. Cette première semaine, je vais essayer de faire un maximum de médias, effectuer un dernier contrôle général du bateau et valider avec l’équipe le matériel de spare que j’emmènerai. » Hors de question en effet de mettre quatre années de projet en péril. Le 24 octobre, Alan ne remettra donc les pieds sur le ponton que pour monter à bord, direction la ligne de départ du Vendée Globe. « J’ai totalement confiance en l’équipe, je sais que mon bateau sera nickel en partant mais ça va me manquer de ne pas le voir avant de partir… On fera une visio ! (Rires) ». Une ambiance toute particulière avant de partir pour près de trois mois en solitaire ? « Il est certain que ça va un peu me couper dans ma mise en mode ‘départ’, confesse Alan. Mais le bon côté, c’est quand même que je serai plus vite dans ma bulle et moins fatigué par les nombreuses sollicitations habituelles. D’ici là, je vais essayer de profiter de l’instant car ce n’est quand même pas tous les jours qu’on est sur le départ du Vendée Globe. »